Odoo est un éditeur belge d’une suite applicative open source pour les PME qui compte plus de 2 000 salariés dans le monde. En pleine croissance, il bat la campagne pour recruter des talents IT. Solutions-Numériques a demandé à Emy Gilson, recruteuse spécialisée dans les profils techniques chez Odoo, de nous détailler les besoins de l’entreprise.
Solutions Numériques : Quelles sont vos perspectives de recrutement ?
Emy Gilson : Nous avons déjà beaucoup recruté depuis cinq ans pour accompagner notre croissance. 2020 a été une opportunité car de nombreuses PME ont cherché à se digitaliser. En 2020, nous avons recruté 200 personnes, 400 en 2021. Cette année, à mi-septembre, nous avons embauché 250 personnes. Nous connaissons des difficultés de recrutement, nous en cherchons 800. Nous souhaitons aussi en recruter 700 à 800 en 2023.
Le turn-over est de 8 %. Un certain nombre de gens partis reviennent chez nous, d’autres travaillent en indépendants ou sont employés chez un partenaire.
Quels sont les profils techniques que vous recherchez ?
E.G. : Nous cherchons des développeurs, des spécialistes cybersécurité, des webdesigners UX-UI. Nous cherchons à l’étranger comme en Belgique les meilleurs éléments. Nous recrutons 5 % des personnes qui postulent parmi les développeurs. Le processus de recrutement est le même pour tous les profils techniques. Nous cherchons des personnes qui maîtrisent un langage de programmation orienté objet, pas forcément en Python et en Javascript, langages avec lesquels on travaille. Ils ont des « side projects » en programmation. Nous ne recrutons pas en fonction du diplôme, même si nous avons un certain nombre de jeunes diplômés parmi nos employés. Les personnes en réorientation professionnelle qui viennent de suivre une formation technique intense de courte durée n’ont en général pas encore le niveau recherché.
Quelles sont vos attentes au niveau des compétences comportementales ?
E.G. : Nous sommes une entreprise open source qui recherche des gens ouverts d’esprit. Nous voulons des personnes autonomes, qui prennent des initiatives et posent des questions, vont vers les autres.
Comment faites-vous pour être attractif face à la pénurie de talents ?
E.G. : La Belgique est un pays très accueillant, où Odoo, multiculturel, compte 70 nationalités. Nous offrons des possibilités d’évolution à l’étranger. Nous travaillons essentiellement en français et en anglais. Nous proposons un « plan cafétéria », un package de rémunération flexible. Il permet de choisir les composantes en termes de salaire et d’avantages (congés supplémentaires, transport, complémentaire santé, chèques repas…). Nous avons un simulateur en bas des annonces d’emploi sur notre site : il permet de sélectionner ses avantages en fonction d’un niveau de salaire qui dépend de la catégorie de poste et du nombre d’années d’expérience.
Nous faisons beaucoup pour que nos employés se rencontrent et se sentent bien : escape game, LAN party (tournoi de jeux vidéo), événements sportifs (course à pied, à vélo), matchs d’improvisation théâtrale. Les employés eux-mêmes organisent des événements.
Odoo en chiffres
La société cible les petites et moyennes entreprises avec une suite d’applications libres (ERP, CRM, sites web, productivité). Son chiffre d’affaires 2022 est estimé à environ 300 millions d’euros. Elle a 20 ans, compte plus de 2 000 salariés dans 15 bureaux à travers le monde, dont plus de la moitié en Belgique. Elle possède deux sites en Wallonie, à Louvain-La-Neuve et à Grand-Rosière, à quelques dizaines de kilomètres au sud-est de Bruxelles. Environ 400 salariés sont développeurs. La moyenne d’âge est de 29 ans. La société compte une vingtaine de Français parmi ses employés en Belgique. En France, elle travaille avec des revendeurs.
Christine Calais
