Le fabricant de processeurs graphiques Nvidia veut racheter ARM au groupe japonais SoftBank Group. Il signera un chèque de 40 milliards de dollars pour s’offrir ce célèbre concepteur britannique de semi-conducteurs utilisés dans les smartphones, les serveurs et l’IOT. Mauvaise nouvelle pour Intel et AMD ?
Cet été, quelques rumeurs avaient filtré aux Etats-Unis expliquant que Nvidia envisageait le rachat d’ARM à son propriétaire japonais actuel, SoftBank Group, qui avait racheté en 2016 ce fondeur de puces et de semi-conducteurs pour 32 milliards de dollars. Mais son niveau d’endettement est tellement élevé que SoftBank Group n’a eu d’autres choix que de céder déjà de nombreux actifs depuis le début 2020.
Un chèque de 40 milliards de dollars
Nvidia versera à SoftBank 21,5 milliards de dollars en actions ordinaires et 12 milliards de dollars en espèces, dont 2 milliards versés à la signature de l’accord. SoftBank pourra également recevoir jusqu’à 5 milliards de dollars en espèces ou en actions ordinaires, sous réserve qu’ARM atteigne certains objectifs financiers. En outre, Nvidia donnera aussi 1,5 milliard de dollars en capital aux employés de ARM.
Le titre Nvidia a progressé en bourse ce lundi mais les contraintes réglementaires et politiques, qui pourraient faire capoter ce gigantesque mariage, vont ralentir temporairement sa flambée en Bourse. Toutefois, la valeur de Nvidia a déjà presque triplé en un an. Résultat, le fondeur de Santa Clara vaut maintenant 300 milliards de dollars au Nasdaq, soit presque 50% de plus qu’Intel !
ARM restera « neutre » mais Nvidia accélérera le développement de processeurs pour serveurs…
En acquérant ARM, Nvidia disposera de technologies et de semi-conducteurs pour le GPU, le CPU et les centre de données connectés. Rappelons que Nvidia a déjà déboursé 8 milliards de dollars en avril 2020 pour acquérir Mellanox Technologies, un fournisseur de commutateurs et de produits réseaux qui est devenu cet été Nvidia Network.
Jensen Huang, le PDG de Nvidia, a déclaré qu’ARM conservera sa neutralité commerciale vis-à-vis de ses clients, à l’instar d’un VMware quand il a été racheté par Dell. Nvidia n’a pas le choix s’il ne veut pas voir le chiffre d’affaires d’ARM s’écrouler. En effet, les clients d’ARM sont non seulement ses rivaux, AMD et Intel, mais également Apple, Gigabyte et Samsung.
Dans le même temps, le PDG de Nvidia explique que cette acquisition aidera son groupe à « accélérer le développement de la feuille de route des processeurs pour serveurs ». Deviendra-t-il enfin un concurrent direct d’Intel sachant que Nvidia ne conçoit ni processeurs, pour l’instant, ni jeu d’instructions pour les CPU ?
Nvidia étendra également son expertise dans les smartphones
En effet, la technologie CPU d’ARM est utilisée dans de très nombreux smartphones et appareils IoT. ARM détient également les licences de la technologie CPU pour les ordinateurs portables. Toutefois, l’acquisition n’inclura pas son activité IoT Services, que le concepteur de puces avait prévu de scinder en deux nouvelles entités indépendantes appartenant à SoftBank.
ARM conservera son nom, sa marque et sa propriété intellectuelle restera enregistrée au Royaume-Uni. Nvidia pourrait également étendre la recherche et de développement du fondeur localement. Il évoque la possibilité de créer un nouveau centre d’excellence mondial pour la recherche en IA au siège d’ARM à Cambridge.