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Numeum revoit à la hausse ses prévisions de croissance, mais le déficit de compétences perdure

Image par Gerd Altmann de Pixabay.

Selon l’organisation professionnelle, le marché du numérique en France devrait atteindre cette année les 65 milliards d’euros, en hausse de 6,3 %. Une croissance soutenue par l’adoption du Cloud et les impératifs de cybersécurité. Semble ombre au tableau : la pénurie de compétences.

Bonne nouvelle pour Véronique Torner. Pour sa première conférence semestrielle, la toute nouvelle présidente de Numeum a pu confirmer la bonne santé de l’écosystème numérique française. L’organisation professionnelle qui réunit les ESN, les éditeurs, les plateformes cloud et les sociétés d’ingénierie et de conseil en technologies (ICT) relève à la hausse ses prévisions pour 2023. Le taux de croissance devrait s’établir non plus à 5,9 % mais à 6,3 %. Sur cette base, le chiffres d’affaires réalisé par les acteurs du numérique en France atteindra cette année les 65 milliards d’euros, un nouveau record. 

Tous les métiers représentés par Numeum profitent de cette dynamique même si les éditeurs et les plateformes cloud surperforment avec une croissance estimée à 9,4 % contre 4,2 % pour les ESN et 5,9 % pour le conseil en technologies en 2023 (ICT). De fait, la croissance du secteur numérique est largement portée par le Cloud (+21,2 %) et son adoption progressive dans un grand nombre d’organisations.

85 000 offres d’emploi non pourvues

La seule ombre qui pourrait ternir ce beau tableau porte une fois encore sur le déficit de compétences. En 2022, le secteur du numérique est créateur d’emplois pour la troisième année consécutive avec 47 000 emplois créés. Une création nette d’emploi sur six en France a été réalisée par les acteurs du numérique l’an dernier. Pour autant, la profession pourrait embaucher plus encore. Selon une étude de l’Institut Montaigne, citée par Numeum, 85 000 offres d’emploi sur les métiers “cœur” du numérique sont actuellement non pourvues. « Si cette pénurie de talents n’est pas nouvelle elle s’intensifie à l’heure où la transformation numérique est à l’agenda de toutes les entreprises, déplore Numeum. Les compétences dans le domaine de la donnée, de la sécurité, du développement ou encore du Cloud sont les plus recherchées. »

Une guerre des talents sans merci

La raréfaction des talents est encore accentué par la volonté de 59 % des DSI de réinternaliser certaines compétences clés dans la sécurité, le Cloud ou la production IT. Dans ce marché de l’emploi sous tension, ils sont même 86 % à davantage débaucher des profils issus de leurs prestataires de services numériques (ESN, ICT…).

Pour attirer et fidéliser leurs collaborateurs, ces prestataires font feu de tout bois en proposant de nouveaux modes de travail tels que le télétravail, en renforçant leurs programmes de formations et d’évolutions de carrière et en capitalisant sur le bien-être au travail. De fait, les acteurs de la tech dominent les classements des entreprises où il fait bon travailler, de type Great Place to Work.

 

Xavier Biseul