En à peine plus d’un an, la jeune pousse française spécialisée en CTI a levé plus de 55 millions de dollars. Elle a annoncé hier sa Serie B, qui lui permettra d’accélérer à l’international et à investir dans ses produits, actuels et futurs.
En juin 2023, Filigran levait 5 millions d’euros lors d’un tour d’amorçage mené par Moonfire Ventures. Quelques mois plus tard, la startup française spécialisée en Threat Intelligence annonce sa Serie A, à hauteur de 16 millions de dollars, avec le fonds Accel. Et ce 28 octobre, rebelote, Filigran boucle un troisième tour de table, encaissant cette fois-ci 35 millions de dollars.
« Tout comme notre Serie A, cette Serie B n’était pas prévu dans ce timing-là » nous explique Samuel Hassine, CEO et cofondateur de Filigran. « Nous n’avons pas de besoin en termes de trésorerie et n’avons pas encore utilisé l’argent de la précédente levée ». Pourquoi donc lever des fonds ? « Quand Insight Partners [le fonds qui mène la danse dans cette Serie B] nous a présenté cette proposition durant l’été, nous avons revu nos plan en nous demandant si ça valait le coup d’accélérer ».
Forte croissance
En effet, la phase d’accélération initiée lors de la Serie A se poursuit : l’entreprise a ouvert des filiales en Australie et aux Etats-Unis, où se trouvent la majeure partie de ses clients et de ses utilisateurs, recrutant une douzaine de personnes outre-Atlantique. Lors de sa Serie A, la jeune pousse comptait une soixantaine de clients, une centaine désormais. Son équipe a doublé, avec maintenant plus de 80 personnes. De même, au cours des six derniers mois, Filigran a constitué une petite équipe sur l’intelligence artificielle.
« La Threat Intelligence est dans un momentum. Pour Filigran, cette tendance s’incarne par une croissance exponentielle de la demande alimentée par notre approche open-source » souligne Samuel Hassine. « Insight a étudié notre marché et la vision que nous défendons, extrêmement complémentaire des grands acteurs de la cyber ». Profitant de ce pic, Filigran a donc choisi de continuer son accélération, « maintenant aux Etats-Unis, et aussi en Europe ».
Nouveaux produits
« Nous avons pris du retard sur le lancement des deux produits annoncés en Série A. OpenBAS [Breach and Attack Simulation, anciennement OpenEx] est sorti en avril cette année et est un pivot, nous avons choisi de nous concentrer sur cette solution avant de nous lancer sur notre produit d’analyse de risque. Fournir une roadmap, ce n’est pas la même chose que délivrer un produit. Nous avons donc des sujets de construction d’équipe, de capacité interne, c’est pourquoi nous avons pour objectif d’accélérer ».
D’autant que l’entreprise compte s’étendre plus encore à l’international, avec éventuellement l’ouverture de filiales en Allemagne ou au Royaume-Uni. « Nos clients sont notamment des agences gouvernementales » précise le CEO de Filigran, « avoir une structure dans le pays facilite beaucoup les échanges ». La startup entend en outre poursuivre son développement aux Etats-Unis, d’où elle tire la majeure partie de ses revenus.
« Nous allons évidemment continuer d’investir dans nos solutions et dans nos équipes » ajoute-t-il, « mais aussi dans des actions marketing puisque OpenCTI est aujourd’hui très connu, Filigran l’est moins : nous avons des enjeux de connaissances et de reconnaissance de la marque ».