Accueil Cybersécurité Moyens de paiement : moins de fraude mais de plus gros montants

Moyens de paiement : moins de fraude mais de plus gros montants

(AFP) – Le nombre de fraudes aux moyens de paiement a diminué de 3,8 % en 2021, mais le montant moyen du préjudice a augmenté d’environ 14 % à 166 euros, a relevé vendredi la Banque de France.

Le montant total de la fraude a atteint 1,24 milliard d’euros en 2021, soit une hausse de 8,5 % à méthodologie et périmètre constants. “La fraude au chèque continue de progresser et ce sont des montants moyens de plusieurs milliers d’euros, donc quand la proportion de chèque dans la fraude globale progresse, de façon très mécanique, le montant moyen des
fraudes progresse aussi », a expliqué lors d’une conférence de presse Julien Lasalle, secrétaire de l’Observatoire de sécurité des moyens de paiement (OSMP), qui réunit la Banque de France, les pouvoirs publics, des banques et des consommateurs.

Les fraudes au paiement sur Internet limités par l’authentification forte

C’est pareil pour la fraude au virement, où on a un petit frémissement: c’est une fraude qui frappe notamment les entreprises avec des montants unitaires qui peuvent être de dizaines voire de centaines de milliers d’euros », même si les cas sont heureusement peu nombreux, a-t-il poursuivi.
Le taux de fraude en valeur des chèques se situe ainsi à 0,079 %, soit 79 euros fraudés pour 100 000 euros payés par ce moyen, tandis que la fraude au virement s’inscrit à 0,0007 % (70 centimes fraudés pour 100 000 euros payés).
Le taux de fraude en valeur de la carte est de 0,059 %, mais les montants unitaires fraudés sont moins élevés. De plus, le développement de l’authentification forte a permis d’atteindre “un plus bas historique » sur les fraudes au paiement sur Internet.

Les techniques de manipulation des escrocs

Mais le renforcement de la sécurité des moyens de paiement conduit les escrocs à faire appel de plus en plus à des techniques de manipulation pour conduire la victime à effectuer ou valider elle-même les paiements, notamment en se faisant passer pour son conseiller bancaire. “Il ne faut pas que le développement de ces techniques, que nous appelons
“de manipulation”, conduise à une zone grise avec des délais de remboursement trop grands », voire un non-remboursement, a averti le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, tandis que UFC-Que Choisir a porté plainte contre douze banques fin juin à ce sujet.