(AFP) – Le gouvernement japonais a annoncé lundi des mesures administratives à l’encontre de la plateforme d’échanges électroniques Coincheck, après un piratage massif qui a entraîné la perte d’avoirs virtuels équivalant à quelque 58 milliards de yens (430 millions d’euros).
“L’Agence des services financiers (FSA) va délivrer une injonction à la société afin qu’elle améliore ses activités, en particulier en termes de protections de clients“, a déclaré le porte-parole de l’exécutif, Yoshihide Suga, lors d’un point presse. “Tout en recherchant la cause de l’incident, nous souhaitons que les ministères et agences concernées étudient de manière urgente les autres mesures dont nous avons besoin” pour mieux réguler ces monnaies, a-t-il ajouté.
Vendredi, Coincheck avait détecté des “accès non autorisés“, avant de suspendre les dépôts et retraits de ses clients dans tous ses actifs, à l’exception du Bitcoin, une annonce qui avait provoqué une chute du cours des crypto-monnaies. La société s’est depuis engagée, en puisant dans ses propres réserves, à rembourser ses 260 000 clients qui ont perdu leurs avoirs en NEM, la 10e plus importante devise virtuelle par sa capitalisation de marché, selon le site
CoinMarketCap.com.
Il s’agit des pertes les plus importantes jamais enregistrées dans l’univers des crypto-monnaies depuis le spectaculaire dépôt de bilan, en 2014, de la plateforme d’échanges tokyoïte MtGox, qui avait brisé le premier élan du Bitcoin au Japon. Son ancien dirigeant, le Français Mark Karpelès, est jugé depuis l’été dernier à Tokyo pour manipulation de données et détournement de fonds, des accusations qu’il réfute. Ces derniers mois cependant, l’engouement était revenu dans l’archipel. De nombreux Japonais se sont en effet entichés du bitcoin et autres monnaies virtuelles à la suite de l’entrée en vigueur, au printemps 2017, d’une loi reconnaissant ces devises comme des moyens de paiement légaux, tout en renforçant les exigences de transparence et de solidité financière des opérateurs du marché local. Selon ce texte, qui visait précisément à mieux gérer les incidents et protéger les intérêts des utilisateurs après la faillite de MtGox, les gérants des crypto-monnaies ont l’obligation d’être enregistrés auprès de l’Agence des services financiers.
Selon des informations de presse, Coincheck, qui a admis des failles dans ses mesures de sécurité, avait dépassé la date limite pour recevoir une telle licence, mais avait pourtant obtenu l’autorisation de continuer à opérer dans l’attente d’une décision des régulateurs.