Microsoft arrêtera en janvier 2022 le célèbre contrat Open qui encadre la vente en volume de ses licences sur site aux PME et ETI. Une décision logique à l’heure où l’éditeur encourage ses revendeurs et leurs clients à acheter ses logiciels en Saas et dans son… Cloud. Quelles conséquences pour les millions d’entreprises qui utilisent aussi sa Software Assurance (montée en version) et ses licences perpétuelles ?
Microsoft a créé une certaine surprise – la rumeur courait quand même depuis quelques mois – quand il a annoncé le 6 octobre 2020 à ses revendeurs français, lors de sa conférence virtuelle des partenaires, qu’il arrêtera en janvier 2022 son contrat Open. Il faut dire que ce célèbre programme encadre la vente en volume, depuis 20 ans, de ses licences logicielles (Office, Windows, etc.) à des millions de PME et ETI via ses partenaires. Une belle longévité dans notre industrie IT BtoB.
Des millions de revendeurs et de clients sont concernés
Une fois l’onde de choc passée dans la salle, Microsoft a expliqué à ses revendeurs français, et prochainement à leurs clients, pourquoi il arrête son programme de licensing Open, et surtout, par quoi il le remplace. Une explication bienvenue car cette décision impacte ses quelques 800 000 revendeurs dans le monde, de même que les dizaines, voire les centaines de millions d’entreprises qui vendent ou utilisent les logiciels de Microsoft dès cinq postes !
Un client Open garde ses licences sur site pour toujours… sauf s’il bascule dans le Cloud
Microsoft a tenu à rassurer les acheteurs des licences de ses logiciels via un contrat Open. « Un client qui a déjà des licences Open les garde pour toujours. Il n’y a pas de remise en cause du passé. A charge pour nous de les aider à basculer dans le Cloud », explique David Boissiere, le responsable du changement dans le channel (OCP) de Microsoft en France.
De manière transparente et indolore si l’éditeur parvient à transformer rapidement ses milliers de revendeurs de licences Open on premise en vendeur de logiciels vendus « as a service » (Saas) dans son Cloud. Une mutation que Microsoft a engagé depuis plusieurs années, mais qui n’est pas finalisée, et dont l’arrêt des contrats Open marque une étape finale.
Une stratégie commerciale de plus en plus orientée « Cloud 1st »
L’un des objectifs officiels de Microsoft en arrêtant Open est de simplifier, au profit de sa plateforme Cloud, la commercialisation de ses licences, lesquelles étaient vendues sur site historiquement. Dès sa nomination en 2014 en tant que PDG, Satya Natella a déployé une stratégie commerciale de plus en plus orientée « Cloud 1st » qui réussit plutôt bien au groupe. Depuis lors, l’éditeur encourage fortement ses revendeurs à revendre ses logiciels, via sa place de marché notamment, sous forme de services (Saas) dans son Cloud public Azure, le tout sous forme d’abonnements récurrents.
Arrêt des incentives commerciales sur le programme Open
Microsoft leur a aussi annoncé l’arrêt de ses incitations commerciales sur le programme Open dès le 1er décembre 2020. Elles n’étaient déjà plus très élevées sur les licences des logiciels sur site. En effet, l’éditeur a déjà réalloué progressivement l’attribution de ses bonus commerciaux sur ses offres Cloud via le programme de partenariat dédié aux fournisseurs de services Cloud (Cloud Service Providers – CSP). Microsoft l’utilise également pour mieux rémunérer ses revendeurs si leurs clients, Open notamment, se « cloudifient » et passent tous leurs logiciels Microsoft « on premise » en Saas… et dans son Cloud Azure.
Que deviendra la Software Assurance ?
Evidemment, la montée de version est plus simple car automatisée, en théorie, pour les versions Saas des logiciels dans le cloud. Que deviendra alors la Software Assurance de Microsoft vendue avec les contrats Open ? Elle permet à ses clients de bénéficier « gratuitement » des nouvelles mises à jour des logiciels (sur site).
Si les organisations utilisent la Software Assurance avec des licences perpétuelles, qui leur permettent de migrer vers la dernière version du logiciel, elles ne pourront acheter en 2022 la Software Assurance que par le biais d’un programme différent du programme Open License. L’annonce recommanderait de passer au programme Open Value. L’éditeur communiquera davantage sur le sujet dans les semaines à venir. De même que sur la fin de la vente des licences perpétuelles sur ses offres-phares (Office, etc.) dans le programme Open L… (voir article).