Accueil Equipement Microprocesseurs: Londres veut en savoir plus sur le rachat d’ARM par Nvidia

Microprocesseurs: Londres veut en savoir plus sur le rachat d’ARM par Nvidia

(AFP) – Le gouvernement britannique a demandé mardi au gendarme britannique de la concurrence d’approfondir son enquête sur le rachat du spécialiste britannique des microprocesseurs ARM par l’américain Nvidia, évoquant notamment des questions de sécurité nationale.

La ministre de la Culture et du Numérique Nadine Dorries demande à la CMA (Competition and Markets Authority) “de mener une enquête approfondie de phase 2 sur l’acquisition proposée d’ARM par Nvidia à propos des questions de concurrence et de sécurité nationale“, selon un communiqué.
La CMA avait fait part dans des conclusions dévoilées fin août de ses “craintes” sur cette opération à 40 milliards de dollars, à la suite d’une enquête dite de phase 1 menée, déjà, à la demande du gouvernement, et plaidait pour l’ouverture d’une enquête approfondie. L’autorité britannique avait relevé des risques d’entraves à l’innovation dans les centres de données, les jeux ou les voitures autonomes, qui pénaliseraient in fine leurs clients, qu’ils soient des entreprises ou des consommateurs.
Le gouvernement britannique invoque aussi dans son communiqué “l’intérêt de la sécurité nationale” qui “devrait faire l’objet d’une enquête supplémentaire” alors que les semi-conducteurs font partie intégrante de nombreuses infrastructures stratégiques au Royaume-Uni, notamment dans le domaine de la défense et de la sécurité nationale.

Des conclusions rendues au plus tôt sous 24 semaines

ARM occupe une place unique dans la chaîne d’approvisionnement technologique mondiale et nous devons nous assurer que les implications de cette opération sont pleinement prises en compte“, a indiqué Nadine Dorries dans le communiqué.
La CMA devra rendre ses conclusions sous 24 semaines, délai qui pourrait être prolongé de huit semaines supplémentaires. Si le gouvernement fait le constat que l’opération est contraire à l’intérêt publique “pour des motifs de sécurité nationale ou de concurrence“, il pourra “prendre des mesures” pour y remédier, précise le communiqué.

La Commission européenne avait aussi annoncé fin octobre l’ouverture d’une enquête approfondie sur cette opération, soulevant notamment la question des licences de propriété intellectuelle d’Arm, dont l’accès pourrait être restreint pour les concurrents de Nvidia. L’exécutif européen avait précisé qu’il disposait de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 15 mars 2022, pour prendre une décision.

L’opération de rachat été annoncée en septembre 2020 par le japonais SoftBank, maison mère d’Arm, qui s’était mise d’accord avec l’américain Nvidia, champion des cartes graphiques. Cette méga-acquisition devait au départ être bouclée d’ici mars 2022, sous réserve de l’approbation de nombreuses autorités réglementaires dans le monde entier, notamment britannique et européenne.