Accueil Emploi Métier d’avenir – Quelles compétences pour devenir expert en blockchain ?

Métier d’avenir – Quelles compétences pour devenir expert en blockchain ?

Plus de 28 000 emplois techniques liés à la blockchain en Europe sont à pourvoir sur la période 2020-2026. Le manque de spécialistes se fait sentir. Tour d’horizon des talents et des compétences.

L’Union Européenne manque d’employés qualifiés en blockchain*, ce qui est principalement dû à une déconnexion entre le marché du travail et celui de l’éducation en matière de blockchain. Environ 50 % des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement, selon l’enquête « Prévisions européennes pour le marché du travail dans le secteur de la blockchain, 2020-2026 » publiée en 2022 par le consortium CHAISE**. Les jeunes pousses de moins de 5 ans, les entreprises de moins de 10 salariés et celles des technologies et de l’information (TIC) sont majoritaires parmi les recruteurs.

Sur la période 2020 à 2026, 28 092 nouveaux postes techniques liés à la blockchain seront ouverts, dont la moitié destinés à de jeunes diplômés, En face, il devrait y avoir 14 972 diplômés avec une spécialisation blockchain sur la même période.

Le déséquilibre entre offre et demande est particulièrement aigu en France, à la différence d’autres pays comme l’Allemagne.Source : « Prévisions européennes pour le marché du travail dans le secteur de la blockchain, 2020-2026 », consortium Chaise, 2022.

 

Qui sont les experts blockchain ?

Les talents du marché sont à 65 % des diplômés bac +5, contre 23 % des diplômés de premier cycle universitaire. Près de 80 % d’entre eux sont des hommes, 67 % ont entre 26 et 35 ans. Ils sont employés généralement à plein temps. Les 3 fonctions principales sont architecte blockchain, développeur blockchain et manager blockchain.

>Les soft skills et compétences techniques demandées

Voici les compétences techniques et soft skills à développer pour remplir l’une de ces 3 fonctions :

Fonction Compétences principales
Architecte blockchain – Codage (C++, Python, Java)

– Capacité à penser en système et en réseau, capacité d’analyse, résolution de problèmes

– Développer les cas d’usage

– Développer l’activité

– Sécurité des données et réseaux

Développeur blockchain – Codage (C++, Python, Java)

– Développement d’applications décentralisées (sur Ethereum, Bitcoin, Stellar)

– Capacité à penser en système et en réseau, capacité d’analyse, résolution de problèmes

– Design thinking, polyvalence et mise en perspective

– Développement front-end/back-end

Manager blockchain – Communication

– Coopération, travail en équipe et intelligence émotionnelle

– Autodétermination et autonomie

– Autogestion, organisation, régulation

– Compétence décisionnelle et prise de responsabilité

 

Développer les cas d’usage

Les personnes interrogées lors de l’enquête soulignent que les organisations fournissent activement une formation continue par le biais d’ateliers, de séminaires, d’intégration de la blockchain dans des programmes existants, afin de répondre à la demande croissante de compétences. Ils mettent en exergue ne pas avoir « seulement besoin de développeurs de la technologie mais aussi de praticiens qui comprennent où il peut être bénéfique et avantageux de l’appliquer. »

5 objectifs concrets

Au-delà des études, les travaux du consortium Chaise soutiennent une stratégie des compétences en matière de blockchain qui comporte 5 objectifs :

  1. Lancer un message cohérent sur les besoins éducatifs en matière de blockchain et surveiller les évolutions du marché du travail ;
  2. Créer une plateforme européenne commune d’apprentissage et de renforcement des connaissances en matière de blockchain ;
  3. Renforcer la collaboration et le transfert de connaissances des entreprises vers le monde universitaire ;
  4. Rendre accessible à tous les technologies liées à la blockchain ;
  5. Créer une plateforme décentralisée de formation et du marché sur la blockchain.

Vers une plateforme dédiée emploi et formation

La mise en œuvre du 5e objectif permettra de combiner le marché de l’emploi dédié à la blockchain – les entreprises pourront recruter sur la plateforme des candidats dotés des compétences recherchées – et les offres de formation en blockchain.

Le consortium élaborera aussi un programme d’études et un MOOC (Massive Open Online Course) sur la blockchain. Il créera également un « réseau européen de coopération en matière de compétences en blockchain »

Les entreprises qui recrutent des experts blockchain sont majoritairement dans la tech, mais aussi dans la finance et le jeu.Source : « Prévisions européennes pour le marché du travail dans le secteur de la blockchain, 2020-2026 », consortium Chaise, 2022.

 

Le marché de la blockchain en forte croissance

Le marché mondial de la blockchain devrait connaître une croissance substantielle, selon l’enquête « Prévisions européennes pour le marché du travail dans le secteur de la blockchain, 2020-2026 » du consortium Chaise. Il note ainsi un intérêt croissant des gouvernements nationaux et une augmentation des investissements des PME dans la technologie blockchain. Le consortium constate une adoption accrue de cette technologie dans les secteurs suivants : industrie du jeu, solutions d’intelligence visuelle, chaîne d’approvisionnement, stockage en nuage décentralisé, soins de santé, cryptage de données, publicité numérique, conseil. Il remarque toutefois que ce marché manque de réglementation et de normalisation.
Lire aussi notre article La pénurie de talents tech est mondiale dans l’industrie de la Blockchain

 

 

* La blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie de stockage et de transmission d’informations transparente et sécurisée. Elle repose sur un registre distribué sur un réseau d’ordinateurs contenant chacun l’historique des transactions et assurant la résilience du système

** Coordonné par le département informatique de l’Université Claude Bernard Lyon 1, le consortium Chaise regroupe 23 entreprises, universités et organismes de recherche dans le but de développer une approche stratégique sur le développement des compétences blockchain pour l’Europe.

 

 

Christine Calais