Branle-bas de combat mardi 20 mai au salon Solutions Linux, Libres et Open Source qui se déroule à Paris-La-Défense. Linagora revèle qu’il attaque Blue Mind pour contrefaçon de son logiciel OBM.
20 mai, 9 heures 30 : Linagora, qui édite le logiciel de messagerie collaborative Open Source OBM, envoie par mail un communiqué de presse soutenant qu’il est victime de contrefaçon de la part de la société Blue Mind, qui édite le logiciel éponyme de messagerie en Open Source. « Face aux agissements délictueux, à la concurrence déloyale et au détournement de clientèle auxquels se livre Blue Mind, Linagora ne pouvait plus rester muette et inactive. » indique le communiqué, qui renvoie vers un blog dédié « pour tout savoir sur cette affaire ».
Sur place, au Cnit, des tracts sont mis en évidence sur le stand de Linagora, précisant que la société Blue Mind « a repris frauduleusement des codes sources dont celui d’OBM édité par Linagora ». La société indique qu’ « il s’agit d’un délit de contrefaçon faisant l’objet de poursuites judiciaires par Linogora qui veut alerter aujourd’hui la communauté et l’écosystème. »
Alexandre Zapolsky, chief executive officer de Linagora, et le président de Blue Mind, Pierre Baudracco, se connaissent depuis longtemps, puisque le premier a racheté en 2007 Aliasource, la société du second, créateur et éditeur d’OBM. Pierre Baudracco entre alors au comité directeur de Linagora, et détient 3 % de la société. Mais la cohabitation est difficile entre les deux hommes et les équipes, selon Pierre Baudracco.
Pierre Baudracco démissionne de Linagora en mai 2010, en respectant « les clauses de non concurrence », travaille un temps pour E-Deal, un éditeur de CRM français jusqu’à fin 2011, puis lance en octobre 2012 la version 1 de sa propre messagerie en Open Source, Blue Mind. « OBM et Blue Mind n’utilisent pas les même technologies, nous précise Pierre Baudracco. OBM est écrit en PHP, Blue Mind en Java côté serveur et Javascript côté client. Nous sommes partis d’une page blanche et intégré des fonctions originales, comme la gestion du mode web déconnecté. De son côté, Alexandre Zapolsky nous indique que « Blue Mind n’a changé que la carrosserie du logiciel. Il n’y a aucun doute quant à la culpabilité de ces gens-là. Mais c’est à chacun de se faire son opinion et à la justice de trancher.»
La procédure judiciaire lancée par Linagora il y a 2 ans a débuté par une saisie-contrefaçon dans les locaux de Blue Mind l’été 2012 et se poursuit avec une expertise technique de son logiciel, telle que l’a ordonnée le TGI de Bordeaux le 22 avril 2014. Mais Blue Mind peut continuer à librement utiliser, exploiter et diffuser sa messagerie.