Accueil Etudes Malgré moins d’offres, les difficultés de recrutement des cadres de l’informatique s’accentuent

Malgré moins d’offres, les difficultés de recrutement des cadres de l’informatique s’accentuent

Les tensions s’intensifient dans les métiers à forte expertise technique, selon le dernier baromètre de l’APEC, et cela malgré le recul des intentions d’embauche, encore plus net dans l’informatique.

Au 3e trimestre 2023, 123 200 offres d’emploi cadre ont été publiées sur apec.fr, soit 13 % de moins qu’au 3e trimestre 2022. Selon le Baromètre APEC 4e trimestre 2023, la volumétrie des offres recule pour la plupart des familles de métiers de cadres, y compris pour les plus recruteuses d’entre elles comme la fonction informatique (-23 % par rapport au 3e trimestre 2022). Leur niveau demeure toutefois plus élevé qu’avant la pandémie de Covid-19 (+4 % par rapport au 3e trimestre 2019).

Au 4e trimestre 2023, les entreprises prévoient de réduire la voilure de leurs recrutements de cadres, retrouvant leur niveau d’il y a 3 ans à la même période (10 % d’intention de recrutement ; -2 points par rapport au 3e trimestre 2023).

Mais les difficultés de recrutement anticipées persistent. Au 4e trimestre 2023, 3 entreprises sur 4 s’y attendent. Ce niveau reste élevé (-1 point par rapport au trimestre précédent). Elles restent la principale préoccupation des ETI et grandes entreprises (68 %, 3 réponses maximum possibles), juste devant ue autre enjeu lié à l’emploi, celui des départs des collaborateurs (38 %). Les difficultés de recrutement se sont même accentuées de 6 points en 2023 par rapport à 2022 dans l’informatique, secteur où les pénuries sont légion.

Les pratiques d’embauche s’adaptent encore peu sur les profils

Malgré ces difficultés majeures qui leur coûtent du temps et de l’argent, la fonction RH et les entreprises peinent à s’adapter. Les recruteurs évoluent lentement dans leurs pratiques, selon des données portant sur 2022.

Certes, revoir le salaire à la hausse est rentré dans les mœurs des recruteurs, souvent parce qu’ils n’ont pas eu le choix face à la pénurie de candidats qui leur paraissent adaptés au poste. Les recruteurs sont aussi un peu moins exigeants que deux ans auparavant en termes de compétences techniques ou d’expérience. Mais ils sont toujours frileux sur les problématiques de diversité et d’embauche des seniors : ils sont moins de la moitié à avoir choisi de recruter un cadre plus expérimenté, ou au diplôme différent que celui qu’ils attendaient.

Changer pour un meilleur pouvoir d’achat

Les intentions de mobilité se maintiennent à un niveau relativement élevé : 37 % des cadres projettent de changer d’entreprise d’ici un an (stable par rapport à 2022 au même trimestre) et 14 % au cours des 3 prochains mois (+1 point).

69 % des cadres se déclarent inquiets au sujet de leur pouvoir d’achat. Dans ce contexte d’inflation inédit depuis de nombreuses années, la rémunération est la principale motivation à changer d’entreprise, citée par près de la moitié des cadres envisageant de le faire (48 %, respectivement +5 points et +8 points par rapport à 2022 et 2021 aux mêmes trimestres). Cette tendance pourrait inciter les cadres à négocier plus fermement leur salaire, et à accepter des propositions salariales jugées intéressantes dans le contexte d’approches directes.

L’argent reste le nerf de la guerre des talents. Ceux-ci placent la rémunération devant la recherche de meilleures conditions de travail (32 %), de meilleures perspectives d’évolution (29 %), ou de missions plus intéressantes (27 %),de plus de sens ou d’utilité à son travail (25 %).

La mobilité professionnelle s’entend aujourd’hui aussi en changeant de métier. 9 % des cadres ont un projet concret de reconversion. Ils sont même 12 % parmi les moins de 35 ans. Même si cette étude ne dit pas dans quels métiers ils souhaitent se reconvertir, la perspective de trouver un poste dans un secteur pénurique comme l’IT, qui recrute actuellement à des niveaux de salaire élevés, doit en faire réfléchir plus d’un.