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Lutte contre les APT : Airbus Defence and Space veut s'imposer comme le leader européen

Lutte contre les APT : Airbus Defence and Space veut s’imposer comme le  leader européen 

L’entité cyber sécurité, créée il y a 3 ans, a connu 3 dénomination consécutives, EADS, Cassidian et depuis quelques mois Airbus Defence and Space. Et elle a dû « digérer » le rachat de  deux PME, Netasq il y a 18 mois et Arkoon il y a 1 an, qui ont maintenant  fusionné opérationnellement, sous la direction de François Lavaste, en attendant leur prochaine fusion juridique. Elles commercialisent désormais une gamme commune sous la marque Stormshied. (Lire actu de Juillet 2014).

Jean-Michel Orozco, président de « CyberSecurity » à Airbus Defence and Space, faisait avec F. Lavaste, le bilan et la prospective de cette activité à l‘occasion des Assises de la sécurité, à Monaco. Annonçant l’arrivée pour le dernier trimestre d’une nouvelle offre de protection des sites industriels contre les risques Scada, il a clairement annoncé l’objectif : « s’imposer comme le leader européen de la lutte contre les APT (Advanced Persistant Threads) ». En effet, explique-t-il,  « nous sommes les seuls en Europe à disposer de cette panoplie : à la fois la défense périmétrique et la cyber-défense temps réel ». Il précise la nature du dispositif : « c’est de la cyber-défense, et en cas d’attaque sévère, nous envoyons chez le client un ‘comnando’ d’experts Forensic ».

L’ennemi est désigné : les attaques contre les entreprises, sous la forme de sabotage ou d’espionnage. Et ciblant en particulier les activités et industries critiques, qui sont d’une part les clients historiques d’Airbus Defence and Space. La lutte est difficile : « elle est asymétrique, l’attaque par définition est invisible et se produit par surprise,  avec un ennemi dans l’ubiquité », décrit J.-M. Orozco

Ne pas laisser le monopole à l’industrie américaine

Il y a un ennemi, mais il y a aussi un camp rival, Jean-Michel Orozco ne le cache pas, c’est l’industrie américaine de la sécurité. La dimension géo-éco-stratégique est omniprésente. D’ailleurs, Airbus connait bien cette concurrence dans l’aéronautique. Mais si face à Boeing, l’européen fait jeu égal, on sait bien que les américains sont largement leaders dans le domaine de l’IT. Or dans le sillage de l’affaire Snowden, le groupe français peut représenter le champion européen que les acteurs critiques européens attendent. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’il a bataillé, il ne le cache pas, pour racheter Netasq et Arkoon. Sous-entendu, pour ne pas laisser ces deux pépites hexagonales venir renforcer un des leaders d’outre-Atlantique.

Les défis que le groupe devra surmonter seront la capacité d’élargir sa clientèle naturelle des grands comptes et administrations et s’adapter aux contraintes des PME, mais aussi de faire travailler ensemble les entités du groupe, souvent elle-même des PME (Arkoon, Netasq), avec des cultures spécifiques.

Or la protection des PME est cruciale : elles représentent l’essentiel du tissu économique. Et elles peuvent être le point d’entrée d’une attaque visant les grands industriels dont elles sont généralement le sous-traitant ou le partenaire…

 

Sur  la photo, de gauche à droite: F. Lavaste et JM Orozco