Alors que depuis quelques semaines, Meta propose aux utilisateurs de Facebook et d’Instagram de souscrire un abonnement payant s’ils souhaitent refuser le traitement de leurs données personnelles, l’UFC-Que Choisir passe à l’attaque et dénonce ces pratiques, qu’elle juge “trompeuses.”
Pour l’association de consommateurs il s’agit de “pratiques commerciales trompeuses“. L’UFC-Que Choisir dit participer à la plainte du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) déposée auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs. L’association indique saisir la DGCCRF et l’invite “à enquêter” sur ce géant des réseaux sociaux.
“À la suite de plusieurs jugements européens constatant que Meta a pendant des années collecté et traité des données personnelles sans motif juridique valable, la plateforme doit désormais demander le consentement éclairé et univoque des consommateurs pour collecter leurs données, ce que précise à nouveau un récent règlement européen. Dès lors, il doit être aussi facile de refuser que d’accepter le traitement de ses données personnelles. Cependant, plutôt que d’offrir un choix éclairé, Meta conditionne le refus de donner son consentement à un abonnement payant. Ainsi, les utilisateurs refusant d’être pistés doivent souscrire un abonnement débutant à 9,99 € par mois, et qui atteindra prochainement jusqu’à 20,99 € par mois“, dénonce l’organisation.
Pour elle, l’offre gratuite ne l’est pas, puisque ceux qui optent pour celle-ci seront contraints de fournir leurs données personnelles à Meta, “ce qui a déjà été qualifié par une décision de justice antérieure comme une forme de contrepartie“.
En outre, à ses yeux, l’abonnement payant est susceptible de tromper les consommateurs “en les amenant à penser qu’ils bénéficieront d’une option respectueuse de leur vie privée, alors qu’en réalité, leurs données personnelles continueront d’être collectées et utilisées à des fins autres que la publicité.”
Enfin, elle fait remarquer que Meta a recours à des pratiques agressives, “en rendant impossible toute utilisation de Facebook et d’Instagram tant que les utilisateurs n’ont pas choisi l’une des deux options.”
En septembre 2023, Facebook recensait 42,1 millions d’utilisateurs actifs en France, tandis qu’Instagram en comptait 39,7 millions.
En tout, ce sont 19 pays qui portent plainte, via les associations de défense des consommateurs.