Pour être à l’avant-garde de la révolution numérique, on a tort de croire qu’il suffit aux entreprises d’investir dans le BYOD (« Bring Your Own device »), le stockage dans le Cloud ou encore l’analyse des Big Data. L’entreprise numérique implique un changement radical de la manière dont les organisations envisagent et utilisent la technologie. Louis Fanchini, VP Sales EMEA South chez Alfresco, développe ici ce point de vue.
Pour réussir sa mutation numérique, l’entreprise doit placer la technologie numérique au cœur de ses activités. Le numérique doit définir la manière dont elle génère des bénéfices, dont elle saisit les opportunités de compétitivité et dont elle produit de la valeur. L’entreprise véritablement numérique changera profondément la manière dont nous travaillerons et dont les entreprises opéreront à l’avenir.
Certaines entreprises pensent peut-être avoir réussi leur transformation numérique il y a dix ans. La plupart ont tort. Il y a dix ans, toute entreprise dotée d’un site e-commerce se considérait comme une entreprise « numérique ». Cependant, comme l’explique l’institut de recherche Gartner « l’entreprise numérique aujourd’hui n’est pas celle d’il y a dix ans, présentée dans un nouvel emballage. Elle est le fruit d’un changement fondamentalement différent et révolutionnaire. » L’entreprise numérique implique un changement radical de la manière dont les organisations envisagent et utilisent la technologie qui, de simple soutien, devient la pierre angulaire de leur activité. Les entreprises ont toutefois des points de vue divergents sur ce qu’est réellement l’entreprise numérique et sur la voie à suivre pour réussir cette mutation.
Elles érigent tout ou presque en vecteur de leur transformation numérique, depuis le BYOD et l’authentification électronique, jusqu’au stockage dans le Cloud et à l’analyse des Big Data. Cependant, l’adoption de programmes informatiques innovants ne suffit pas pour basculer dans l’ère numérique ; c’est la combinaison des différents éléments numériques qui contribue à un changement organisationnel et stimule l’efficacité et la productivité.
Comprendre d’abord le surplus de valeur qu’offre le numérique
D’après le cabinet de conseil McKinsey, pour bien entamer sa transformation numérique, l’entreprise doit d’abord comprendre le surplus de valeur qu’offre le numérique, puis établir les priorités à mettre en œuvre. « Les entreprises doivent d’abord identifier dans quel domaine réside la valeur du numérique. Dans le domaine du marketing ? Des ventes ? Dans l’automatisation des opérations ou dans tous ces domaines à la fois ? Dans un deuxième temps, elles doivent définir les priorités. Si la mutation numérique passe par une multiplicité d’éléments, il est indispensable de se concentrer sur les plus essentiels. »
Pour le cabinet McKinsey, la réduction des coûts opérationnels est l’un des atouts majeurs de la transformation numérique, qui permet de réduire les interventions manuelles via une automatisation complète et une augmentation de l’efficacité des intervenants. À l’ère numérique, la productivité est la préoccupation majeure des entreprises modernes. Les gains de productivité étaient bien plus tangibles à la fin du 20e siècle qu’ils ne le sont aujourd’hui. Selon la Réserve Fédérale des États-Unis, la croissance de la productivité est en baisse depuis le début du 21e siècle et l’investissement dans le numérique peine à inverser cette tendance. En Europe, la productivité stagne totalement ; elle est même en régression dans certains secteurs, laissant planer la menace d’une déflation. Les modèles commerciaux et opérationnels du 20e siècle ne sont plus adaptés à la croissance exponentielle des connexions, de l’activité et de l’information disponible. Les processus ad-hoc ou inadaptés freinent la productivité et empêchent les équipes d’effectuer le travail de manière optimale.
Les outils ECM et BPM auront un impact considérable
Si l’idée selon laquelle la mutation numérique permet de tirer un avantage compétitif de la technologie est communément répandue, une entreprise ne saurait obtenir et conserver un avantage compétitif si elle n’est pas productive. Pour optimiser la productivité, il ne suffit pas d’ajouter çà et là de nouveaux processus ; les entreprises doivent réorganiser entièrement leurs activités et les méthodes de travail de leurs collaborateurs. Cette optimisation passe par la suppression de la « paperasse » inutile et des processus trop complexes, via la numérisation des documents et l’automatisation des processus collaboratifs. Une véritable entreprise numérique est une entreprise qui intègre informations, processus, tâches et contributeurs pour optimiser la collaboration et offrir des produits et services de plus grande valeur. Les outils qui favorisent la productivité, tels que les solutions ECM et les plateformes de gestion des processus (BPM), jouent un rôle crucial dans cette transformation et auront un impact considérable sur les travailleurs du savoir et leur quotidien. Les entreprises numériques sont résolument plus efficientes que les autres d’un point de vue économique. Pour réussir sa mutation numérique, l’entreprise doit placer la technologie numérique au cœur de ses activités ; le numérique doit définir la manière dont elle génère des bénéfices ; dont elle saisit les opportunités de compétitivité ; et dont elle produit de la valeur. L’entreprise véritablement numérique va au-delà des changements technologiques intervenus il y a dix ans. Il s’agit d’une révolution plus profonde qui changera radicalement la manière dont nous travaillerons et dont les entreprises opéreront à l’avenir