Poids économique, emplois, innovation : à peine émergent il y a 15 ans en France, l’open source est devenu un des secteurs clefs du marché des logiciels et services.
Alors que se déroule à Paris du 18 au 19 novembre l’Open Source Summit, le sommet européen de l’open source, le cabinet Pierre Audoin Conseil, le Conseil National du Logiciel Libre et le Syntec Numérique ont dévoilé une étude de marché prospective sur le logiciel libre d’ici 2020, qui met en évidence la pénétration croissante du logiciel libre sur le marché informatique en France et confirme ses retombées en termes d’emplois.
4,1 milliards d’euros en 2015, 6 milliards en 2020
Le revenu global généré par le « libre » en France représente 4,1 milliards d’euros en 2015, soit une augmentation de 33 % par rapport à l’enquête de 2012. Le marché du logiciel libre est voué à croître d’environ 9 % par an, pour tendre vers un chiffre d’affaire de 6 milliards en 2020, ce qui représenterait alors une part de 13 % du marché hexagonal des logiciels et services (vs 5 % en 2012).
Une augmentation des effectifs de 20 % par an
L’open source représente à ce jour environ 50 000 emplois en France dans le secteur du logiciel et des services. Alors que 66 % des acteurs de l’open source ont moins de 10 salariés, 76 % des entreprises sondées ont annoncé prévoir d’augmenter leur effectif de 20 % par an, en particulier dans les métiers touchant à l’infrastructure, au développement et à l’expertise conseil. L’étude prévoit une augmentation annuelle de 3 à 4 000 créations de postes nets d’ici 2020. Elles se feront majoritairement sur des profils qualifiés (bac+3 et plus, à 89 %).
La majorité (74 %) des acteurs se considèrent en premier comme éditeurs, mais sont aussi capables d’assurer toutes les prestations possibles autour de leurs solution: conseil, intégration, formation, infogérance.
L’open source, moteur de l’innovation
Les acteurs sont très impliqués dans la R&D. 76 % des éditeurs autofinancent leurs R&D. Très peu (12 %) font appel à de la subvention, encore moins (6 %) à du capital-risque. 70 % des acteurs du libre en France investissent plus de 10 % de leurs revenus en R&D et 51 % plus de 15 %. D’ailleurs, 16 % des effectifs actuels sont constitués de docteurs, signe de l’appétence du secteur pour la R&D. 90 % des acteurs estiment que l’open source joue un rôle au moins « important » dans l’innovation autour des secteurs émergents, les « SMACS » (Social, Mobile, Analytics, Cloud, Sécurité).
« La France dispose d’un extraordinaire écosystème dans le domaine des logiciels et services, favorisé par un très bon système d’enseignement supérieur et par l’existence de sociétés reconnues internationalement. Cette combinaison a permis la constitution d’un marché open source très actif, auquel contribue la majorité des acteurs. La demande générée par les multiples besoins dus à la transformation et la modernisation des systèmes d’information, conjuguée avec les innovations proposées par les solutions open source (notamment dans le Cloud, la Mobilité et le Big Data), représente une formidable opportunité de croissance autant pour les acteurs existants que pour le vivier très actif des start-ups françaises », commente Michel Isnard, coprésident du comité Open Source du Syntec Numérique et vice-président SEMEA au sein de Red Hat.
L’étude complète peut être téléchargée ici