L’IDFA est un type de “traqueur” qui piste l’utilisateur du smartphone dans sa navigation sur son portable et fournit un code unique qui permet aux annonceurs de cibler ce code sans connaître l’identité de la personne. “Tout comme pour les cookies, cela nécessiterait le consentement des utilisateurs en vertu de la législation européenne. Apple place ces codes de traçage à l’insu ou sans l’accord des utilisateurs“, indique NOYD dans un communiqué.
“Une violation flagrante de la législation européenne”
“Tout comme une plaque d’immatriculation, cette chaîne unique de chiffres et de caractères permet à Apple et à des tiers d’identifier les utilisateurs à travers les applications et même de relier les comportements en ligne et sur mobiles“, a fait valoir NOYB. “C’est une violation flagrante de la législation européenne sur la protection de la vie privée“, a assuré Stefano Rossetti, avocat spécialisé dans la protection de la vie privée chez NOYB. “Alors qu’Apple a introduit des fonctions dans son navigateur pour bloquer les cookies, il place des codes similaires dans ses téléphones“, a-t-il poursuivi.
Les changements annoncés récemment par Apple pour restreindre l’utilisation de l’IDFA par des tiers ne vont pas assez loin, estime NOYB. “L’IDFA ne devrait pas seulement être limité, mais aussi supprimé de façon permanente“, a insisté M. Rossetti.
Parmi les fondateurs de NOYB figure le juriste autrichien Max Schrems, qui a remporté une série de victoires juridiques dans le domaine de la protection de la vie privée en ligne. Une plainte déposée par M. Schrems contre Facebook avait conduit en juillet dernier la Cour européenne de justice à invalider un mécanisme crucial de transfert des données personnelles de l’Union européenne vers les Etats-Unis, le Privacy Shield. En 2015, il avait déjà obtenu l’annulation d’un accord similaire entre Bruxelles et Washington.
NOYB dit que Google utilise un système de suivi similaire, et que ce dernier “est actuellement examiné” par lui.
Auteur : Juliette Paoli avec AFP