(AFP) – Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt appelle ce jeudi les membres de l’Otan à en faire davantage contre les tentatives de cyberattaques de la Russie, annonçant avoir aidé 16 pays membres de l’Otan à faire face à ces menaces.
“Nous estimons que les services de renseignement russes ciblent des infrastructures nationales essentielles de nombreux pays afin de chercher des failles“, doit déclarer M. Hunt lors d’une conférence sur la cyberdéfense à Londres devant des ambassadeurs de l’Otan et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, selon des extraits de son intervention distribués à l’avance.
Violation du droit international
Selon lui, “au cours des 18 derniers mois, le Centre national de la cybersécurité a partagé des informations avec 16 alliés de l’Otan – et d’autres pays extérieurs à l’Alliance – sur des cyberactivités de la Russie dans leur pays.” Citant des tentatives russes de s’immiscer dans les élections en Ukraine et aux États-Unis, le ministre des Affaires étrangères explique que toute tentative de ce genre “viole le droit international – et justifie une réaction proportionnée“. “Ensemble, nous disposons d’options pour réagir aux attaques qui tombent sous le coup de l’article 5“, estime Jeremy Hunt, en référence à cet article du traité de l’Otan qui prévoit qu’en cas d’attaque contre un pays membre, tous les autres volent à son secours. “Nous devrions être prêts à les utiliser“, ajoute-t-il.
la Russie accusée des principales cyberattaques mondiales de ces dernières années
Londres a accusé en octobre dernier la Russie d’avoir mené les principales cyberattaques mondiales de ces dernières années, contre le parti démocrate américain, l’agence sportive anti-dopage ou encore l’aéroport d’Odessa, en Ukraine. Les relations entre Londres et Moscou sont particulièrement tendues depuis la tentative d’empoisonnement au Novitchok, un puissant agent innervant de conception soviétique, qui avait visé, le 4 mars 2018, l’ex-espion russe Sergueï Skripal, installé à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre, et
sa fille Ioulia. La Russie avait démenti toute implication, mais l’affaire avait abouti à une vague d’expulsions croisées de diplomates entre Londres et ses alliés et Moscou, et à l’adoption de sanctions économiques par les Etats-Unis.