+2,8 % de croissance en 2016 : le Syntec numérique a annoncé mercredi 16 novembre des résultats meilleurs que prévus pour les entreprises du secteur de l’édition de logiciels, des conseil et services en technologies.
“Déverrouiller le droit du travail“, “faire bouger les lignes et les gens” ou “décorseter les entreprises” : pour Godefroy de Bentzmann, le président du Syntec numérique qui a remplacé Guy Mamou-Mani en juin dernier, le cadre social est le “premier sujet” de préoccupation pour le syndicat professionnel. Des propos confiés suite à la sa première conférence de rentrée présentant le bilan et 2016 et les perspectives 2017 du syndicat, et dans la droite ligne de sa politique : faire du Syntec la clé de voûte de la mutation numérique du pays.
Malgré de bons résultats des entreprises du secteur, “Trop d’obstacles pèsent encore sur nos entreprises et nous empêchent de faire de la France la terre d’accueil numérique qu’elle pourrait être”. Il faut arrêter de “diaboliser” les Gafa, s’appuyer sur ces technos “pour construire au-dessus“, se donner un cadre moins rigide et “moins fiscaliser“, nous confie-t-il.
Les entreprises du secteur, un total de 20 200 entreprises majoritairement PME et TPE, ont représenté un chiffre d’affaires en 2016 de 52 milliards d’euros, principalement tiré par les ESN (61%). L’édition de logiciels grignote 22 % tandis que le conseil en technologie prend une part de 17 %. Au final, la croissance du secteur s’élève à 2,8 % et le Syntec table sur une croissance de 3 % en 2017, soutenue par les projets de transformation numérique. La croissance des SMACS tire le marché avec un +15 % et 19 % prévu en 2017. Les dépenses des DSI ne faiblissent pas : 84 % augmentent ou stabilisent leurs dépenses informatiques en 2016 avec comme priorités de supporter la transformation numérique et de faire évoluer les infrastructures.
L’édition de logiciels en tête
L’édition de logiciels montre la plus forte croissance (+3,5 %) qui devrait continuer l’an prochain (+4%), porté par le modèle SaaS (+21,6 % en 2016) et la croissance Smacs (+16%). Les directions métiers sont aujourd’hui très présentes dans l’investissement numérique avec, en ligne de mire, l’efficacité opérationnelle, l’innovation et le développement. Elles portent 82 % du CA des éditeurs au premier semestre 2016
Du coté des conseil et services, les commandes s’accélèrent, avec une croissance de 2,5 % (+2,6 % prévu en 2017), porté par les SMACS (+15%). L’offshore progresse pour atteindre 2,6 milliards d’euros, soit 8,2 % du marché des services informatiques. La banque-assurance, la finance, l’énergie, les utilities et transport, le commerce et la distribution tirent le marché.
Enfin, sur le conseil en technologies, la croissance est de 2,8 % (3,2 % prévu en 2017). Les acteurs du secteur voient leurs carnet de commande augmenter pour 61 % d’entre eux, plus spécifiquement dans les secteurs de l’aéronautique spatiale, de l’automobile et du transport.
14 000 créations nettes d’emplois en 2015
Le secteur des services informatiques et logiciels continue de créer de l’emploi pour la sixième année consécutive portant les effectifs du secteur à 427 000 en 2015. Le premier semestre des “activités informatiques et services d’information” confirme une accélération des créations nettes d’emplois. L’emploi salarié a progresse de 3,7 % tandis que l’ensemble du secteur privé a progresse de 1 %.
Les intentions de recrutement sont fortes pour le quatrième trimestre 2016 : 90 % des entreprises vont recruter. 88 % l’ont déjà fait au troisième trimestre 2016. 58 % ont déclaré un volume d’embauches supérieur à celui du troisième trimestre 2015. Reste des difficultés de recrutement pour 75 % des entreprises du secteur. Le Syntec rappelle que pour trouver le candidat adapté, les réseaux sociaux, la cooptation et les CVthèques sont les moyens les plus efficaces dans le secteur. Le taux de demande d’emploi est stable : 6 % pour les ingénieurs de l’informatique, 9 % pour les métiers informatiques et 14 % pour l’ensemble des métiers de l’économie. En ce qui concerne l’adéquation des compétences et des besoins des entreprises dans laquelle le Syntec s’investit particulièrement, le syndicat annonce que plus de 3000 demandeurs d’emploi ont été formés et recrutés en 2016 via la Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE, soit plus de 7 200 en 3 ans. Le Syntec rappelle également sa participation au GIP de la Grande Ecole du Numérique dont le rôle est d’assurer la cohérence entre formation et besoins des entreprises, à l’heure où les besoins et les technos évoluent à grande vitesse.