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L’incubateur de startups des Hauts-de-France : de 6 500 emplois à 3 000 CDI supplémentaires à travers les startups accompagnées

EuraTechnologies accompagne 200 porteurs de projets par an et a participé à la création de plus de 6 500 emplois. L’incubateur, le plus grand d’Europe, qui vise la création de 3 000 CDI supplémentaires, a levé 24 millions d’euros pour investir dans les « deeptech », la transition écologique et le développement à l’international.

La levée de fond a été faite auprès de la Famille Mulliez, à travers l’association Famille Mulliez, et Entreprises et Cités, via ECTech, parmi d’autres investisseurs privés. La totalité des actionnaires historiques* ont aussi participé au tour de table. La majorité de l’actionnariat reste publique avec la Métropole Européenne de Lille en actionnaire de référence.

Les besoins des startups ne sont plus les mêmes qu’avant la crise 

Etienne Westphal

Etienne Westphal, secrétaire général d’EuraTechnologies, explique à Solutions-Numériques les fondements de cette levée de fonds. « Après le Covid, on a fait le constat qu’on incubait plus les entreprises en 2022 comme on les incubait en 2010. Les besoins des startups ne sont pas les mêmes qu’avant la crise sanitaire et aujourd’hui, un incubateur ne peut pas se permettre de n’être qu’un lieu dédié à l’entreprenariat où on vient participer à des programmes d’incubation ou louer des bureaux. » Il ajoute que les startups “ont besoin d’un véritable accompagnement et d’une offre de services beaucoup plus développée qu’il y a dix ans pour mener leurs projets, qui sont de plus en plus intensifs en composantes techniques, – « deeptech » -, et en capital humain. Elles ont besoin notamment de mutualiser des équipements entre elles et avec des partenaires de l’écosystème, centres de R&D, universités, grands groupesSi on prend l’exemple de notre futur Campus Cyber, chaque entreprise ne va pas acheter son propre « cyber range » (ndlr : simulateur d’attaques cyber) qui peut coûter des centaines voire des millions d’euros. C’est l’incubateur qui va mettre l’outil à disposition des startups pour leur permettre de développer leurs projets ».
EuraTechnologies va ainsi investir 10 millions d’euros en équipements technologiques de pointe en se concentrant sur quelques secteurs clés : cybersécurité, agtech, proptech en particulier.

L’incubateur va dépasser prochainement les 50 salariés

L’incubateur va par ailleurs renforcer son équipe de 42 personnes sur ses quatre campus (Lille, qui est le plus grand, Roubaix, Saint-Quentin et Willems), pour offrir un accompagnement plus international et « deeptech » aux startups accueillies. « On pourrait dépasser prochainement les 50 salariés, déclare Etienne Westphal. On va renforcer notre équipe sur l’incubation avec des startups managers qui accompagnent les porteurs de projet, animent les programmes et les communautés. On consolide aussi nos équipes d’événementiel, financière et immobilière. Toutes les équipes sont concernées ».

Bientôt 10 autres incubateurs

Dans la lignée de sa mission principale de pourvoyeur d’emplois, l’incubateur vise, d’ici à 2027, la création de 3 000 CDI supplémentaires sur ses sites à travers la réussite pérenne des startups accompagnées et des acteurs de son écosystème. A compter de l’an prochain, EuraTechnologies projette d’ouvrir dix incubateurs dans des universités technologiques d’Europe de l’Est et dans des écosystèmes numériques émergents. « On trouve beaucoup de talents dans des zones proches de la France, en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord, estime Etienne Westphal. Par ailleurs notre vocation est d’investir des écosystèmes qui ne sont pas encore matures et qui manquent d’accompagnement pour la recherche de financement et de talents notamment ».

La transition environnementale fait également partie des axes prioritaires de l’incubateur avec l’engagement « NetZero » pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2030. L’accélérateur souhaite embarquer dans cette transition tous les entrepreneurs accompagnés qui recevront à partir de la rentrée des formations « NetZero » et auront accès à des outils pour accélérer leur transition.

 

 

* Métropole Européenne de Lille, Région Hauts-de-France, Ville de Lille, Crédit Agricole Nord de France, Caisse d’Epargne Hauts de France et le Crédit Mutuel Nord Europe

 

Patricia Dreidemy