Les Français se méfient de l’intelligence artificielle au travail. Mais certains salariés et cadres la juge plus efficace que leur employeur pour organiser le travail !
62 % des Français voient le développement de l’intelligence artificielle (IA) dans le monde du travail comme une menace, mais ce sentiment régresse de 3 points en un an. C’est le résultat de la 13e vague de l’observatoire de la Tech Odoxa – Oracle. Elle a été réalisée début novembre 2021 auprès de 1 005 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.
54 % des cadres appréhendent toutefois l’IA comme une opportunité, de même que 43 % des moins de 35 ans et des étudiants. Les Français en voient toutefois les bénéfices pour la compétitivité des entreprises, à 68 %, et pour l’optimisation des tâches des salariés (61 %), un peu moins sur sa capacité à améliorer la relation client (46 %). L’IA peut décharger les salariés de tâches répétitives, mais risque de détériorer les liens humains, analyse Erwan Lestrohan, directeur d’études chez Odoxa.
Une majorité de cadres juge l’IA plus efficiente que leur employeur
Le Français est globalement méfiant, assez lucide sur les bénéfices potentiels, et… plutôt dur avec son employeur ! Pour plus d’un tiers des salariés, l’IA serait plus efficiente que leur employeur actuel pour organiser leur emploi du temps (46 %), évaluer leur stress au travail (42 %), gérer leur carrière (38 %) ou mesurer leur efficacité (36 %). Et les cadres ont la dent dure, puisqu’ils sont 52 % à considérer que les outils utilisant l’IA seraient plus efficaces pour gérer leur carrière professionnelle que leur employeur actuel.
Pour David Mihala, Country Leader Applications Oracle France, « l’intelligence artificielle n’est pas encore perçue à sa juste valeur alors que c’est un des leviers pour favoriser l’épanouissement des employés au sein de l’entreprise, les accompagner dans leur évolution et les former. Les solutions RH qui embarquent de l’IA permettent par exemple d’identifier les forces, les intérêts des employés et ainsi de leur construire un plan de carrière sur mesure. L’IA peut aussi émettre des recommandations, notamment relatives à des postes ouverts pour une mobilité en interne, en tenant compte des compétences et expériences du collaborateur. »
Christine Calais
