(AFP) – L’ancien secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement (2014-2016) Jean-Marie Le Guen est entré au conseil d’administration de Huawei France, a annoncé l’entreprise chinoise dimanche.
M. Le Guen, qui a aussi été secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie (2016-2017), succède au CA de Huawei à l’ancien ministre Jean-Louis Borloo, qui avait quitté ses fonctions en mai. “Nous sommes très enthousiastes et souhaitons la bienvenue à Jean-Marie Le Guen au sein de notre conseil d’administration. Son expérience et sa vision seront un atout précieux pour notre groupe“, a déclaré dans un communiqué
Weiliang Shi, le président de Huawei France, confirmant une information du Journal du Dimanche.
Ancien secrétaire d’Etat de François Hollande dans les gouvernements de Manuel Valls, dont il est proche, et de Bernard Cazeneuve, Jean-Marie Le Guen est également docteur en médecine et ancien député. Il a pris ses fonctions d’administrateur “en septembre 2020”, précise Huawei. “Il succède à Jean-Louis Borloo, administrateur de Huawei France depuis 2016, qui a quitté ses fonctions en mai 2020“.
“Nous acceptons l’idée de la régulation“
Dans le Journal du Dimanche, Jean-Marie Le Guen s’est dit “un peu aiguillonné par les diktats trumpiens“. “Je pense qu’ils sont, s’agissant de Huawei, assez infondés et injustes. Surtout, ils sont contraires aux intérêts de l’Europe et de la France”. “Il y a des gens qui, par habitude et par conformisme, peuvent être trop sensibles aux sirènes américaines“, y déclare-t-il encore. “Je crois pour ma part que le maître mot dans ce domaine, c’est la coopération. Dans le même temps, ma position est très claire et, je l’ai vérifié auprès de Huawei, nous acceptons l’idée de la régulation“.
Washington a multiplié ces derniers mois les pressions sur ses alliés pour qu’ils bannissent les équipements 5G de Huawei, domaine dans lequel le groupe est leader, arguant de risques en termes de cybersécurité. Huawei est également sur une liste noire américaine pour l’empêcher d’acquérir des technologies “made in USA” indispensables à ses téléphones. La firme est du coup contrainte d’accélérer le développement de ses propres
technologies.