Le gouvernement français a lancé le 3 novembre un appel à projets éclair pour identifier les offres IT capables de faire passer les commerces de proximité à la vente en ligne. Les fournisseurs seront notamment sélectionnés dès le 5 novembre sur leur capacité à leur proposer du support et une offre à tarif préférentiel durant le confinement.
En raison de la situation sanitaire, le gouvernement veut aider les artisans, les commerçants et les indépendants à numériser leurs activités quand ils doivent fermer leurs commerces. Alain Griset, le ministre délégué chargé des PME (en photo), est l’un des premiers à les encourager à développer un service de livraison en ligne associé à un système de retrait des commandes.
Aider à développer un site marchand et un système de livraison
L’Etat lance donc début novembre un appel à projets pour identifier les fournisseurs de solutions numériques prêts à accompagner les TPE, notamment les commerces, artisans, restaurateurs et les PME dans la mise en place de services permettant la vente en ligne. S’y ajoutent des offres de livraison de proximité, de paiement ou des solutions de places de marché locales.
L’objectif est d’identifier les offreurs de solutions permettant de développer un site marchand ; de mettre en place un paiement en ligne ; de proposer un service de logistique et / ou de livraison ; d’offrir des solutions de communication auprès des clients ; enfin, de référencer des commerçants sur une place de marché locale.
Obligation de proposer du support et une offre à tarif préférentiel durant le confinement
Les offreurs seront notamment sélectionnés sur la base de leur engagement à proposer une offre gratuite (ou un tarif préférentiel) pendant au moins la durée du confinement, et ce sans durée minimale d’engagement de la part de l’entreprise. Un autre critère de sélection sera la capacité des offreurs à accompagner techniquement les TPE et PME dans la mise en œuvre de leurs solutions avec des tutoriels et du support (hotline, chat en ligne, etc.). Enfin, le gouvernement appréciera leur capacité, notamment pour les places de marché et les services de livraison, à promouvoir les acteurs de proximité.
Le chiffre d’affaires des ventes en ligne ne sera pas pris en compte dans le calcul de l’aide par le fonds de solidarité
Cet appel à projets fera l’objet d’un premier relevé intermédiaire mercredi 4 novembre à 18h00 et les premières offres labellisées seront annoncées dès jeudi et elles feront l’objet d’une communication spécifique par l’Etat et ses partenaires. Le Gouvernement précise que le chiffre d’affaires généré par ces ventes en ligne ne sera pas pris en compte dans le calcul de l’aide au titre du fonds de solidarité. En effet, un commerçant fermé administrativement peut recevoir une indemnisation mensuelle du fonds de solidarité allant jusqu’à 10 000 €.
Le Sénat estime que les commerçants sont insuffisamment numérisés pour prendre massivement le virage du click & collect et de la vente en ligne
Cette nouvelle annonce du gouvernement en faveur des commerces de proximité fermés pour cause de confinement sanitaire survient après l’audition par le Sénat le 3 novembre d’Alain Griset, le ministre délégué chargé des PME.
La commission des affaires économiques du Sénat a réitéré à cette occasion une alerte formulée de longue date : les commerçants sont insuffisamment numérisés pour prendre massivement le virage du click & collect et de la vente en ligne. Elle a donc appelé le gouvernement à un véritable changement d’échelle de sa politique de soutien en la matière, en clarifiant les diverses initiatives existantes et en renforçant le soutien financier à l’équipement et à la formation numérique. Mais n’est-ce pas plutôt le rôle des syndicats de commerçants et des chambres des Métiers ?