L’Australie a reconnu jeudi qu’une de ses administrations sensibles avait été la cible en 2015 d’un piratage informatique d’envergure, et débloqué des centaines de millions de dollars australiens pour lutter contre la cybercriminalité.
Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull s’est refusé à accuser la Chine de cette attaque, concédant seulement que « des efforts étaient fournis par des acteurs étrangers, gouvernementaux ou non, pour pénétrer » dans les systèmes informatiques des agences gouvernementales australiennes. « Je suis en mesure de confirmer que le Bureau de météorologie a été victime d’une intrusion informatique d’envergure qui a été découverte au début de l’année dernière, et le département des services parlementaires a été la victime d’une intrusion similaire ces dernières années », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse à Sydney. « Je n’ai rien à ajouter », a-t-il dit devant les journalistes qui l’interrogeaient sur l’éventuelle origine chinoise de l’attaque contre le Bureau de météorologie (BOM). En décembre, l’Australian Broadcasting Corporation (le diffuseur public national en Australie qui comprend des services de télévision, de radio, des plateformes en ligne et mobiles) l’avait imputée à Pékin en s’appuyant sur les déclarations d’un responsable non identifié. Le BOM, qui a des liens avec le ministère de la Défense, est doté d’un des plus puissants superordinateurs du pays.
159 millions d’euros qui s’ajoutent aux 400 millions déjà prévus
Malcolm Turnbull a annoncé une enveloppe de 230 millions de dollars australiens (159 millions d’euros) pour lutter contre la cybercriminalité. Celle-ci vient s’ajouter à l’allocation de 400 millions prévue dans ce domaine pour les 10 ans qui viennent. Les autorités estiment le coût annuel direct des cyberattaques en Australie à un milliard de dollars australiens, selon M. Turnbull. « Mais certaines estimations en chiffrent le coût réel à 1% du PIB, soit 17 milliards de dollars australiens », a ajouté le Premier ministre.
Des médias avaient déjà attribué en 2013 à des pirates informatiques chinois le vol des plans secrets du nouveau siège des renseignements australiens. En 2011, les ordinateurs des Premier ministre, ministres des Affaires étrangères et de la Défense avaient été piratés. La presse affirmait que les agences du renseignement chinois étaient soupçonnées, une information que Canberra n’avait là encore pas voulu commenter.
Auteur : La rédaction avec AFP