Les terminaux (écrans, télévision, smartphones…) sont à l’origine de “64% à 92%” de l’empreinte environnementale du numérique en France, selon les critères étudiés, indique un rapport de l’agence de la transition écologique (Ademe) et du régulateur des télécoms (Arcep) publié mercredi.
En août 2020, le gouvernement avait confié à l’Ademe et l’Arcep une mission commune de 18 mois, visant à mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France “et à identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire“.
Alors que l’empreinte carbone annuelle du numérique représente 2,5 % de l’empreinte nationale, l’étude montre que les terminaux sont responsables de la grande majorité des impacts sur l’environnement (entre 64 % et 9 2%) selon une dizaine d’indicateurs, suivis par les centres de données (entre 4 % et 22 %) et les réseaux (entre 2 % à 14 %).
Selon les différentes phases du cycle de vie des appareils (fabrication, distribution, utilisation et fin de vie), les résultats montrent que la fabrication est “la principale source” d’impact pour l’environnement, en raison notamment de la quantité importante de ressources et d’énergie pour extraire les matériaux nécessaires.
Le reconditionnement des smartphones
Parmi les pistes possibles pour réduire l’empreinte écologique du numérique, les auteurs de l’étude préconisent par exemple le reconditionnement des smartphones. “En moyenne, faire l’acquisition d’un téléphone mobile reconditionné permet une réduction d’impact environnemental annuel de 55 % à 91 % (selon les catégories d’impacts) par rapport à l’utilisation d’un smartphone neuf“, souligne l’Ademe. “En 2020, avec des ventes estimées à 2,8 millions d’unités, l’utilisation de smartphones reconditionnés par les Français permet approximativement des économies de 229 000 tonnes de matières premières et 70 000 tonnes d’équivalent CO2“, ajoute-t-elle.
Sur la base de ces premiers travaux, l’Ademe et l’Arcep ont également annoncé avoir lancé une analyse des impacts à venir du numérique à 2030 et à 2050 sur la base de quatre scénarios. Les résultats sont prévus pour mai 2022.
La composition des portables et smartphones
Un citoyen français possède en moyenne 15 équipements connectés, un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale qui est de 8. Or un appareil numérique présente des impacts écologiques importants durant toute sa durée de vie : de sa fabrication à sa fin de vie en passant par son utilisation.
La production d’équipements numériques est extrêmement consommatrice de ressources naturelles :
• 80 à 85 % de métaux ferreux et non ferreux (cuivre, aluminium, zinc, etc.)
• 0,5 % de métaux précieux (or, argent, platine, etc.)
• 0,1% de terres rares et de métaux rares (europium, terbium, gallium, etc.)
• 15 à 20 % d’autres substances comme le magnésium, le carbone, le cobalth, le lithium, etc.)
En 2020, avec des ventes estimées à 2,8 millions d’unités, l’utilisation de smartphones reconditionnés par les français permet approximativement des économies de 229 000 tonnes de matières premières et 70 000 tonnes d’équivalent CO2. Les smartphones reconditionnés sont en moyenne 8 fois plus vertueux que les smartphones neufs, chiffre l’Ademe.
Juliette Paoli avec AFP