L’insatisfaction et l’exigence de rapidité des startups vis à vis des grands groupes est en hausse, selon le baromètre 2019 Le Village by CA et Capgemini, les jeunes pousses prenant davantage conscience de leur valeur.
Plus de 8 startups sur 10 interrogées trouvent que le délai entre la prise de contact et la prise de décision est lent ou très lent, soit 18 % de plus qu’en 2018. Alors que les grands groupes ne sont que 60 % à le penser, soit 10 % de moins que l’année précédente.
Idem du côté des délais d’exécution, jugés lents ou trop lents par 77 % des startups (vs. 75 % en 2018). Alors que seulement 43 % des grands groupes le pensent (vs. 70 % l’année dernière), soit une amélioration de la perception de 90 % du côté des grands groupes.
On retrouve des proportions similaires dans la perception des délais de paiement qui sont estimés lents ou très lents par 80 % des startups (vs. 64 % en 2018) alors qu’ils ne sont que 45 % dans les grands groupes à s’en émouvoir (vs. 64% en 2018). L’écart entre les deux parties est très marqué cette année alors qu’en 2018 la perception était identique des deux côtés avec 64 % des interrogés qui regrettaient ces délais. En 2019, les grands groupes se perçoivent donc plus performants dans les délais de paiement, et la rapidité en général, qu’ils ne le sont en réalité.
Startups : accélérer la concrétisation et l’industrialisation des projets
L’étude révèle que les deux parties déplorent des conditions contractuelles non adaptées : 47% des grands groupes et 46% des startups sont alignés sur ce constat.
Autre bémol: on trouve de grands écarts de jugement dans l’équilibre de la relation : 73 % des grands groupes trouvent la relation équilibrée contre seulement 46 % des startups. Ici encore, l’évolution par rapport à 2018 est notable, puisqu’en 2018 les startups étaient 69 % à trouver la relation équilibrée, soit une dégradation de la perception de 74 % entre 2018 et 2019. Le déficit d’accompagnement ressenti par les startups (54 %) est l’une des raisons qui expliquent ce décalage.
Autre point de divergence entre les deux parties : l’évaluation de la création de valeur grâce à cette collaboration. Pour les grands groupes, l’amélioration de l’expérience utilisateur constitue la clé de voûte de leur rapprochement avec les startups. En effet, ils citent ce critère à hauteur de 73 % d’entre eux comme élément de satisfaction majeur, devant le gain en termes d’image (55 %) et la réalisation d’un Proof Of Concept (55 %).
Du côté des startups, la mesure de la création de valeur est toute autre. Pour elles, l’intérêt consiste avant tout à bénéficier de références et augmenter leur chiffre d’affaires. On peut même noter des divergences en fonction de la maturité des jeunes pousses.
Pour 74% des startups de plus de 6 mois, l’augmentation du chiffre d’affaires constitue le critère principal de la création de valeur attendue de la collaboration avec un grand groupe. L’obtention de références ainsi que l’augmentation de leur visibilité sont également deux critères plébiscités par plus de 60 % d’entre elles. A noter : les toutes jeunes pousses de moins de 6 mois valorisent en premier lieu l’augmentation de leur visibilité (78 %), critère décisif pour leur futur développement.
Hausse du sentiment de compréhension mutuelle
Tout n’est pas négatif, cependant, loin de là, dans la relation grands groupes-startups. Les objectifs de la collaboration sont clairs pour 69 % des startups et 88 % des grands groupes. C’était déjà le cas en 2018 avec des taux de réponses très proches : 71 % de startups et 84 % des grands groupes trouvaient que les objectifs communs étaient bien définis et compris. De même, la communication est perçue comme facile pour 64 % des startups et 84 % des grands groupes. Ces chiffres sont très proches de ceux de 2018. Fait nouveau en 2019 : les deux parties s’accordent à dire que leur culture d’entreprise est bien comprise par l’autre. 79 % des startups et 86 % des grands groupes l’affirment, en forte hausse par rapport à 2018. En effet, seules 56 % des startups et 64 % des grands groupes le pensaient l’année dernière.