Une étude d’ADP Research fait écho à la toute récente décision de Stellantis France de revoir à la baisse les jours de télétravail des salariés qui ne travaillent pas en usine. 21 % des salariés français déclarent, selon ce rapport, être pleinement engagés dans leur travail, et plus particulièrement ceux qui travaillent en mode hybride.
Les salariés français n’ont jamais été aussi engagés dans leur travail avec des différences significatives liées au lieu de travail selon l’étude. Ainsi, 21 % des salariés français le déclarent (+5 points sur un an). Ce taux est plus important que pour le reste de l’Europe (17 %) et du monde (19 %). Il s’agit d’un niveau record depuis 10 ans. En 2015, seulement 15 % des salariés français indiquaient être pleinement engagés.
Ce sont les travailleurs en mode hybride qui donnent le meilleur d’eux-mêmes de manière (25 %, +4 points), devant ceux exerçant exclusivement sur site (21 %, +5 points) et les télétravailleurs à temps complet (11 %, +2 points).
« L’étude révèle que la part des salariés français engagés s’élève désormais à 21 %, soit une progression de 8 points par rapport au niveau le plus bas enregistré pendant la pandémie de 2020, où seulement 13 % des travailleurs se déclaraient pleinement
engagés » précise Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP en France et en Europe centrale. « Un engagement qui peut augmenter selon le lieu de travail (sur site, à domicile, en hybride) et le fait d’évoluer au sein d’une équipe performante ou non ». A l’échelle mondiale en effet, 52 % des collaborateurs qui estiment faire partie d’une équipe performante sont pleinement engagés, contre seulement 10 % de ceux qui déclarent ne pas faire partie d’une telle équipe.
Une totale liberté de choix = le plus grand engagement
Dans un contexte où 64 % des travailleurs français interrogés déclarent travailler sur site tous les jours (en baisse de 3 points par rapport à 2023), 28 % ont adopté le mode hybride (+3 points) et seulement 8 % travaillent exclusivement à distance (-1 point), l’étude montre qu’il existe un lien étroit entre le lieu de travail et le niveau d’engagement des salariés. Il semble avant tout néanmoins que ce soit l’autonomie des collaborateurs qui ait un impact significatif sur leur niveau élevé d’engagement.
A l’échelle mondiale, l’étude montre que les personnes interrogées qui bénéficient d’une totale liberté de choix quant à leur lieu de travail, pouvant travailler sur place ou à distance sans aucune restriction, sont bien plus engagées (27 %) que celles soumises à des contraintes (16 % pour les salariés devant travailler un certain nombre de jours sur site chaque semaine). Cette tendance se confirme quel que soit le lieu de travail : ceux qui ont le choix, qu’ils soient sur site ou à domicile, sont aussi engagés que les travailleurs hybrides disposant de la même liberté.
Les métiers intellectuels plus engagés
Les taux d’engagement diffèrent aussi selon le statut, l’âge et le secteur d’activité. En France, les salariés exerçant un métier intellectuel se disent être plus engagés (32 %) que les travailleurs qualifiés (15 %) et les ouvriers (11 %). A l’échelle mondiale, les secteurs où les salariés sont les plus engagés sont la finance et l’assurance (25 %), les services informatiques et technologiques (25 %) et l’enseignement (21 %). En Europe, le classement est très similaire, avec le secteur de la finance et de l’assurance en première position (22 %), suivi par les services informatiques et technologiques (21 %) et l’immobilier (21 %). A l’inverse, les salariés évoluant dans les secteurs de l’industrie, du transport et des services publics (14 %) font partie des plus faibles taux d’engagement enregistrés.« On remarque que ce sont principalement dans les secteurs d’activité où il n’est justement pas possible de choisir son lieu de travail, du moins dans la majorité des cas, que le taux d’engagement serait le plus faible » explique Carlos Fontelas De Carvalho. Il poursuit : « Le travail hybride semble privilégier le meilleur des deux mondes, avec une vraie flexibilité accordée aux collaborateurs tout en préservant le collectif et l’intelligence qui découlent des relations interpersonnelles. Mais l’équité entre les salariés est primordiale, et cette demande de flexibilité est exprimée tant par les travailleurs qui peuvent exercer leur métier à distance que par ceux qui ne le peuvent pas ».
Chez Stellantis, le télétravail revu à la baisse
La direction des ressources humaines de Stellantis France qui revoit le télétravail à la baisse de 8 600 salariés ne travaillant pas en usine a-t-elle raison de prendre cette décision au regard des résultats de cette étude ? Entre travail hybride, qui plait, mais liberté de choix particulièrement engageant, en tout cas, ces salariés-là qui pouvaient prendre jusqu’à 15 jours de télétravail par mois devront venir au moins deux jours par semaine sur site dès ce mois de juin. Ensuite, trois jours en présentiel par semaine leur seront imposés. Les raisons évoquées par le groupe tournent autour des questions d’intégration des nouveaux salariés, de culture d’entreprise et de sentiment d’appartenance.