(AFP) – Environ 200 salariés de Nokia ont manifesté mercredi à Paris pour protester contre un plan de suppression de 1 233 postes dans les activités françaises du groupe finlandais, et pour réclamer de “l’emploi en France”, a constaté une journaliste de l’AFP.
Venus du site de Nozay (Essonne), la plupart des manifestants portaient des pancartes peintes du même bleu que le logo de Nokia et figurant des silhouettes de femmes et d’hommes, où étaient inscrits des chiffres – 519, 894… 1 233 – désignant le nombre d’emplois visés par la restructuration dévoilée fin juin.
La direction de l’équipementier télécoms avait alors annoncé son projet de supprimer l’an prochain 402 postes à Lannion (Côtes-d’Armor) et 831 à Nozay dans le cadre d’un plan de départs volontaires et avec “des solutions de reclassement”.
Derrière une banderole proclamant en anglais “Nokia, French jobs matter, cancel layoff” (“Nokia, les emplois français comptent, annulez les licenciements”), les salariés ont défilé masqués de la place de la République à Bercy, où une délégation de l’intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC a été reçue. “Nokia, ton plan, on n’en veut pas”, “des emplois en France oui, délocalisations non”, disait au micro un militant CFDT, sur le parcours de la
manifestation.
De nouvelles activités d’avenir ?
Lors d’un entretien à Bercy avec le directeur de cabinet de la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, la délégation a appris que Nokia pourrait annoncer “dans 15 jours des inflexions” à son plan de suppressions de postes “ou autour” de son projet, a indiqué à l’AFP Olivier Marcé de la CFE-CGC, à l’issue de cette réunion. “L’idée serait que Nokia installe de nouvelles activités d’avenir“, en matière de “recherche et
développement, 5G ou cybersécurité“, a-t-il ajouté.
La délégation a souligné à Bercy que “l’un des points d’attention importants est le site de Lannion, c’est vraiment crucial, au-delà des compétences qu’on pourrait perdre en France“. Selon le plan initial, ce site doit perdre plus de la moitié de ses emplois.
Parmi les manifestants, Corine Le Mouël, ingénieure télécoms de 54 ans, “ne comprend pas” ce plan qui “licencie en plein lancement de la 5G, une technologie du futur“. À Nozay, “on a déjà des démissions, une trentaine“, a-t-elle précisé à l’AFP. “Des salariés n’attendent même pas le plan pour partir, ils vont chez des concurrents, des opérateurs télécoms. Il y a un ras-le-bol. Et pour ceux qui restent, comment ça va se passer?“