La onzième édition du Top 250 des éditeurs de logiciels français présentée fin octobre 2021 par Numeum et le cabinet EY montre que la filière reste dynamique, malgré un petit passage à vide en 2020 à cause de la pandémie. Grâce au succès des offres Saas et de la forte demande en cybersécurité et en jeux vidéo notamment.
Avec près de 17,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé en 2020, les éditeurs de logiciels français représentent une filière reste dynamique malgré la pandémie. La croissance globale enregistrée par le panel du cabinet EY est de 9% contre 7% en 2019. « Les éditeurs sont également parvenus à préserver leur rentabilité. On rappellera encore une fois le rôle-clé joué par le SaaS et plus généralement la notion d’abonnement pour minimiser l’impact de la crise » explique Jean-Christophe Pernet, associé chez EY en charge de l’étude. Le Saas représente désormais 43 % du chiffre d’affaires des 269 entreprises qui ont pris part à l’enquête, soit 3 % de plus qu’en 2019.
Vers un rebond notable du secteur des logiciels français en 2021
Jean-Christophe Pernet table pour un rebond notable du secteur des logiciels français en 2021 : « Les autres indicateurs analysés dans la cadre de notre étude laissent entrevoir un rebond voire même une accélération du secteur en 2021. En effet, plus de 56% des éditeurs de notre panel tablent sur une croissance supérieure à 10% et 85% des éditeurs de notre panel prévoient également d’embaucher pour l’année en cours. »
Des disparités existent au sein du secteur
EY souligne quand même l’existence de disparités au sein du secteur : la catégorie des Particuliers et Jeux connait une accélération très supérieure à la moyenne en 2020 (+35% versus -5% en 2019) portée principalement par Ubisoft (+40% en 2020 versus -14% en 2019). Le contexte du confinement semble avoir eu un effet positif sur le dynamisme de cette catégorie qui génère un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros.
Les taux de croissance des éditeurs sectoriels et horizontaux sont quant à eux moins élevés en 2020. Les éditeurs sectoriels de logiciels, poids lourd du secteur, continuent de dominer le panel à la fois en termes de chiffre d’affaires généré qu’en nombre de sociétés. Comme les années précédentes, Dassault Systèmes et Criteo, à eux-seuls, contribuent à hauteur de 53% à cette catégorie. Du côté des éditeurs horizontaux, Talend, récemment racheté par un fonds américain, a généré un chiffre d’affaires en croissance de 20% en 2020.
Les éditeurs de logiciels moins intéressés par les acquisitions
Bien que l’intérêt des éditeurs de logiciels pour de la croissance externe marque le pas (18% d’entre eux déclarent en avoir réalisée une en 2020 – contre 22% en 2019), la moitié d’entre eux se déclarent prêts à envisager une opération de ce type à l’avenir, principalement sur le territoire français. Autre constat intéressant : ces opérations de croissance ne sont pas réservées qu’aux plus grand éditeurs puisque des éditeurs de taille moyenne en ont également réalisé.
En dépit de la crise, la quasi-totalité des éditeurs ont recours à l’autofinancement (90%), signe d’une bonne santé financière du secteur. 70% d’entre eux ont aussi recours à l’endettement bancaire et 30% au capital-investissement en France.
Gérer les difficultés de recrutement
Depuis 2010, les effectifs des éditeurs de logiciels français n’ont pas cessé de croître et les effectifs des pure players ont quant à eux presque doublé. Plus de 80% des entreprises du panel ont fait croitre leurs effectifs sur 2020, avec près de 13 600 emplois nets créés au global dans le secteur. Cette dynamique devrait se poursuivre puisque 85% des éditeurs prévoient d’augmenter leurs effectifs en 2021.
Toutefois, les difficultés de recrutement, signalées depuis plusieurs années perdurent et se font ressentir par 83% des éditeurs français (contre 78% dans le panorama de l’année passée). 73% des éditeurs précisent que leur développement est freiné par ces difficultés de recrutement. Les profils de développeurs restent les plus recherchés. L’atteinte de la parité constitue aussi un enjeu majeur pour les éditeurs de logiciels au cours des prochaines années.