La dernière étude de BSA, l’association de défense des intêrets de l’industrie logicielle, publiée sur le piratage des logiciels révèle que le taux de logiciels piratés ou sans licence s’élève à 43 % dans le monde. Et plus de la moitié des responsables IT en entreprise ne savent pas si les logiciels utilisés dans leur entreprise possèdent des licences conformes.
Cette étude mondiale de BSA est menée tous les deux ans en collaboration avec IDC. Pour cette édition, les utilisateurs d’ordinateurs de 34 pays ont été interrogés, dont près de 22 000 utilisateurs de PC professionnels et grand public et plus de 2 000 responsables IT. Premier constat de cette nouvelle édition : à l’échelle mondiale, 43 % des logiciels installés sur PC en 2013 étaient des programmes sans licence conforme, une hausse de 1 % par rapport à 2011 qui s’explique notamment par l’augmentation continue de l’utilisation de logiciels piratés dans les pays émergents, où ils sont déjà majoritaires sur les PC. Selon BSA, la valeur commerciale de ces logiciels piratés totalise la somme de 62,7 milliards de dollars pour 2013.
L’Asie-Pacifique en tête des fraudes
La région affichant le taux le plus haut d’utilisation de logiciels sans licence sur PC est l’Asie-Pacifique, avec 62 %, un score de 2 % plus élevé qu’en 2011.
L’Europe centrale et de l’Est arrive en seconde position avec 61 %, suivie par l’Amérique latine, à quasi-égalité avec le Moyen-Orient et l’Afrique. L’Amérique du Nord conserve pour sa part le taux le plus bas, à 19 %.
En France, 36 % des logiciels installés sur les ordinateurs en 2013 ne disposent pas d’une licence conforme, un chiffre qui n’a quasiment pas bougé en deux ans (37 % en 2011), mais en décroissance constante depuis 2005 (47 %). C’est moins bien que la moyenne de l’Union Européenne (31 %), mais mieux que celle mondiale (43 %). Cela représenterait un manque à gagner pour les éditeurs de sécurité de 2 milliards d’euros environ.
François Rey, président du comité France de BSA, souligne que « le taux de logiciels non conformes continue de baisser depuis près de 10 ans. C’est encourageant, même s’il reste supérieur à celui de l’UE et de nos voisins. Mais c’est encore insuffisant pour soutenir notre économie, accroître notre compétitivité, soutenir les sociétes qui en vivent et les emplois associés et enfin réduire les risques juridiques, financiers et sécuritaires liés à la non-conformité.»
Des responsables IT dans le flou
Mais il faut surtout retenir de cette étude que plus de la moitié des responsables IT dans le monde ne sont pas certains que les logiciels utilisés dans leur entreprise sont bien sous licence conforme. Ce qui pose des problèmes de légalité, bien entendu, mais expose aussi l’entreprise à des risques de sécurité.
En France, moins d’un tiers des entreprises (28 %) ont mis en place des règles écrites imposant d’utiliser des logiciels sous licence conforme. Précisons qu’à l’échelle mondiale, ce sont 35 % des entreprises qui ont procédé à l’instauration d’une telle règlementation.
Selon BSA, ces chiffres montrent la nécessité d’adopter des pratiques adaptées de gestion des actifs logiciels ((Software Asset Management ou SAM), en entreprise. Car qui dit logiciel non conforme, dit risques accrus d’être victimes de programmes malveillants. « La plupart des gens ignorent ce qui est installé sur leurs systèmes. Il faut que cela change », affirme Victoria Espinel, PDG de la BSA. « Il existe des pratiques de bon sens que les dirigeants et les administrateurs devraient suivre et faire appliquer pour s’assurer que les logiciels utilisés dans leur entreprise ne sont pas piratés ou sans licence conforme. »
Pour consulter le rapport complet de l’étude mondiale de BSA sur les logiciels et connaître les résultats par pays, rendez-vous sur www.bsa.org/globalstudy.