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Les métiers de la fibre préparent leur reconversion vers ceux des infrastructures numériques

Voilà plus d’un an que les acteurs de la filière de la fibre optique l’attendaient. L’EDEC 2 (Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences) a été signé le 1er décembre dernier par Élisabeth Borne, Cédric O, Nicolas Guérin, président du comité stratégique de la filière infrastructures numériques, et les organisations professionnelles d’employeurs représentatives au sein des différentes branches concernées. Il s’engage à préparer la reconversion des salariés et des entreprises de la fibre vers les nouveaux métiers des infrastructures numériques

La fin du déploiement de la fibre optique étant prévue pour 2025, la filière doit en effet anticiper le ralentissement progressif des besoins en main d’oeuvre. A l’inverse, la généralisation de la connectivité très haut débit va permettre la création de nouveaux usages relevant de la 5G et des territoires connectés (smart city, Internet des objets, data centers…), qui entraîneront la formation de nouveaux écosystèmes industriels et la création de nouveaux métiers.

Ce nouvel EDEC Infrastructures Numériques, qui fait suite à celui de la fibre optique (2017-2020), concerne quelque 13 000 entreprises, dont une majorité de TPE-PME. « Les TPE et PME sont les acteurs qu’on doit particulièrement aider à s’orienter car elles n’ont pas forcément de structure de gestion prévisionnelle des emplois ni de stratégie pour capter les marché de demain, souligne Jean-Pierre Gaubert, président de la commission emploi-formation d’InfraNum. L’intérêt d’un EDEC est en effet de guider et d’informer sur les marchés émergents, au travers des études qui vont être menées ». Dans ce sens, la réalisation d’une étude pour cartographier les besoins en compétences de la filière pour les grands chantiers à venir est le premier des quatre axes d’actions du nouvel EDEC. « Le choix des cabinets qui mèneront cette étude sera acté début 2022 et ses résultats publiés au cours du second semestre 2022 », précise-t-il.

Plus de 1,2 million d’euros consacrés à l’EDEC

L’accompagnement de la GPEC (Gestion Prévisionnelles des Emplois et des Compétences) des entreprises des infrastructures numériques, notamment les TPE-PME, constitue le deuxième axe de l’EDEC. Le troisième axe d’action sera de conduire vers de nouvelles compétences dans la filière grâce à une révision de l’offre de formation et de ses modalités pédagogiques. « Il s’agira de déterminer comment on met en place des outils informatifs et de formation à destination des entreprises et des salariés », explique Jean-Pierre Gaubert.

Valoriser les actions de l’EDEC et concevoir des outils de communication pour améliorer l’attractivité de ces métiers est le quatrième axe de l’accord-cadre. « Il apparaît nécessaire de communiquer à tous le niveaux, auprès des jeunes aussi bien que des salariés et des organisations, sur les métiers apportés par cette filière infrastructures numériques », souligne Jean-Pierre Gaubert. L’axe 5 de l’EDEC, son évaluation finale, sera confié à un organisme extérieur sous l’égide du comité de pilotage. Il devra permettre d’analyser la mise en œuvre de l’accord-cadre et l’impact de l’ensemble de ses mesures. L’EDEC Infrastructures Numériques prendra fin au plus tard le 30 juin 2024.

 

Patricia Dreidemy

 

140 000 emplois directs concernés

La filière doit anticiper le ralentissement progressif des besoins en main d’œuvre à mesure de l’achèvement des déploiements de la fibre optique, avec un pic d’emplois à mobiliser en 2022, près de 40 000 selon l’observatoire annuel du très haut débit. La généralisation du très haut débit va néanmoins permettre la création de nouveaux usages relatifs au déploiement de la 5G, aux territoires connectés, à l’Internet des objets, aux villes intelligentes ou aux datacenters. Ils conduiront à de nouveaux écosystèmes industriels, donc à de nouveaux métiers. 13 000 entreprises – représentant 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires – dont une majorité de petites et moyennes entreprises, et plus de 140 000 emplois directs sont concernés.

Ce nouvel EDEC « permettra d’accompagner la mue de notre filière en anticipant les besoins pour le déploiement des nouveaux réseaux et services numériques, met en avant Nicolas Guérin, président du comité stratégique de la filière des infrastructures numériques. Notre filière sera ainsi en capacité de continuer à porter des projets ambitieux au service de l’ensemble des territoires. »
Pour Elisabeth Borne, « il est essentiel pour le gouvernement d’accompagner le déploiement de l’innovation dans la filière des infrastructures numériques, qui irrigue l’ensemble de notre économie. »

Cédric O. @Christine Calais

Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, ajoute :« Le défi des compétences représente un enjeu-clé pour l’ensemble de la filière française des infrastructures numériques, qui sera confrontée à des besoins nouveaux dans les années à venir. La signature de ce protocole est décisive pour anticiper et préparer cette transition. »

Christine Calais