Si le secteur du numérique offre a priori les meilleures chances d’insertion professionnelle, il reste mal perçu par les jeunes.
Plus de la moitié des lycéens de terminale et des étudiants déclarent être mal informés sur les métiers et les formations du numérique, et même 74% des moins de 18 ans, d’après un sondage IFOP auprès de 1 000 lycéens et étudiants publié fin juin pour les deux écoles spécialisées Digital Campus et Hetic.
Les perceptions de la filière numérique reposent sur des a priori. D’une part, les stéréotypes de genre, qui imprègnent l’éducation en France depuis le plus jeune âge freinent l’accès des femmes au secteur: si 23% des jeunes hommes interrogés sont intéressés par les sciences informatiques et le numérique, elles ne sont que 5% à déclarer s’y intéresser. D’autre part, seuls 14% des jeunes estiment que les salaires à l’embauche dans le numérique sont très attractifs.
L’enquête met en outre en lumière que les enfants des catégories sociales les moins favorisées sont ceux qui ont le plus fort intérêt pour les métiers du numérique (72%), dont le taux d’employabilité est un atout important.
Enfin, les jeunes identifient le numérique aux secteurs de l’ingénierie et des télécommunications respectivement à 71% et 70%. Mais ils oublient les postes dans la santé, la distribution, les transports, la construction ou le tourisme (moins de 33% des interrogés).
« La sortie de crise dépendra de la capacité des entreprises à accompagner la transformation digitale de leurs métiers, et donc à assurer les recrutements nécessaires à ces changements », estime Frédéric Sitterlé, directeur général d’Hetic. Cette école spécialisée dans l’ingénierie numérique offre à 98% de ses diplômés un CDI à l’issue de leur formation, pour un salaire moyenne supérieur à 42 KE bruts.
Les profils digitaux très recherchés par les entreprises
Tous secteurs confondus, les profils digitaux sont parmi les plus recherchés par les entreprises. Plus de 8 sur 10 en recherchent. Les salaires à l’embauche sont élevés, se situant entre 35 et 45 KE annuels en moyenne, toutes spécialisations confondues.
« Il nous faut une population massivement formée aux outils numériques, ajoute David Prud’homme, directeur général de Digital Campus, école du web qui affiche un taux d’employabilité de 90% à la sortie. Et dans le même temps, il faut nous donner les moyens de créer une élite numérique. Il s’agit pour la France de ne pas décrocher dans la course mondiale pour l’innovation. »
Christine Calais