En 2021, 76 % des décideurs informatiques dans le monde ont identifié des insuffisances en matière de compétences dans leur entreprise ; de 2016 à 2021, cette proportion a augmenté de 145 %, chiffre une étude de Global Knowledge. Principales raisons de ces insuffisances, le rythme des changements technologiques qui dépasse les programmes de développement des compétences, et la difficulté d’embaucher des candidats qualifiés..
A cela s’ajoute, selon 25 % des décideurs de cette enquête* sur les compétences informatiques et les salaires, l’impossibilité de pouvoir payer ce que veulent ces candidats recherchés.
81 % des personnes interrogées étant des hommes, la recherche de mixité, en augmentant le vivier de talents, pourrait être l’une des solutions, au même titre que des programmes de formation mieux organisés, pour faire face au manque de compétences. Ils sont 32 % à reconnaître avoir insuffisamment investi dans la formation. 19 % montrent du doigt des programmes de formation inadaptés.
Différentes causes aux lacunes en termes de compétences sont mises en avant dans le rapport :
– un développement structuré des compétences non prioritaire ;
– une planification insuffisante des besoins futurs en compétences ;
– un manque de budget de formation ;
– la non-mise en œuvre de formation lorsqu’un budget est disponible ;
– des programmes de formation obsolètes.
Le manque de compétences, obstacle à l’atteinte des objectifs
55 % des professionnels interrogés déclarent que le manque de compétences ajoute du stress au travail (+10 % en un an). 42 % ont du mal à atteindre les objectifs de qualité, 36 % à atteindre les objectifs commerciaux. Les dirigeants affirment également que cela entraîne des projets plus longs, une diminution de l’innovation, une baisse de la satisfaction client, une augmentation des coûts d’exploitation et d’acquisition de talents et des retards dans les nouvelles mises à niveau matérielles et logicielles.
Tout cela coûte beaucoup d’argent. D’après l’enquête sur les compétences technologiques d’IDC d’avril 2021, les pertes résultant du manque de compétences informatiques sont estimées à 775 milliards de dollars d’ici 2022 dans le monde, soit 687 milliards d’euros.
Formation et auto-formation
56 % des décideurs informatiques prévoient de former leur personnel actuel pour gérer le manque de compétences. Si la principale raison de se former est de développer de nouvelles compétences, elle n’est pas la seule :
Si les formations classiques en ligne (e-learning et classe virtuelle) sont plébiscitées en temps de crise sanitaire, apprendre par soi-même et entre collègues s’est également développé. Les cinq principales ressources d’apprentissage informel sont :
- suivi d’un webinaire ;
- recherche d’un sujet en ligne ;
- livres, manuels ;
- livres blancs/guides techniques téléchargés ;
- séminaires, déjeuners ou conférences.
Engager et fidéliser ses collaborateurs
Investir dans la formation et la certification améliore la qualité du travail accompli. Cela montre aussi que l’entreprise est prête à investir dans ses employés, ce qui peut avoir un impact important sur la productivité, le moral et la rétention des talents. L’engagement est accru après une certification pour 32 % des répondants.
Toutefois, 43 % ont répondu qu’ils n’avaient pas le temps de se former et d’accomplir leurs tâches quotidiennes. Plusieurs freins sont identifiés par l’étude :
Culture d’apprentissage en continu
L’étude conclut que la formation et le passage de certification sont rentables. L’apprentissage, le perfectionnement et la reconversion sont essentiels pour répondre aux besoins actuels et futurs. Les entreprises qui accordent la priorité à la formation et s’engagent dans une culture d’apprentissage en continu sont mieux équipées pour remplir les fonctions d’aujourd’hui et de demain.
*L’enquête 2021 de l’organisme de formation Global Knowledge (groupe Skillsoft) a été menée auprès de 4 231 décideurs IT et 5 093 salariés de l’informatique dans le monde.
Christine Calais