À l'occasion du CXP Forum, le 13 juin dernier à Paris, une table ronde réunissant quatre ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) utilisatrices a plus particulièrement retenu notre attention : sur le thème “l'ERP 'intelligent', un mythe ? Mobilité, décisionnel, métier…”, elle était animée par Patrick Rahali, analyste au CXP.
Cette édition du CXP Forum marquait le quarantième anniversaire de ce cabinet d'analyse et de conseil et incidemment aussi celui de l'apparition des ERP. Que de chemin parcouru depuis : “au départ, l'ERP était réservé aux grandes entreprises, qui menaient de gros projets ; mais ceux-ci n'aboutissaient pas toujours“, constatait Patrick Rahali. “Inabordable pour les entreprises du mid-market, il ambitionnait de répondre à toutes les problématiques de toutes les entreprises avec le même outil“.
Depuis, pour pallier les manques des ERP, des intégrateurs spécialisés dans divers métiers sont apparus. De l'ERP statique et technique des années 80 on est passé à un ERP mutant grâce à la concurrence, aux nouvelles technologies et à leur usage. “Il est devenu plus simple, compte plus d'utilisateurs et recèle plus d'informations. Bref, il est plus intelligent“, souligne Patrick Rahali. Il intègre aussi une dimension décisionnelle importante, qui permet à l'entreprise de rester agile et réactive. L'ERP rationalise les processus et met en œuvre différents niveaux d'outils, depuis les indicateurs jusqu'aux outils de restitution et d'analyse en passant par les datawarehouses et les plates-formes de BI intégrées. Son environnement a également muté : l'ERP s'intègre désormais dans un paysage dont le Big Data, la mobilité et les réseaux sociaux font partie de manière inconditionnelle ; techniquement, il évolue vers les traitements en mémoire, y compris pour le transactionnel.
“Aujourd'hui, les entreprises en attendent plus de réactivité, plus de métier et plus de proximité“, note Patrick Rahali. Et il est significatif de constater que les quatre entreprises témoins sont toutes des entreprises de taille intermédiaire et non pas des grands comptes. “Qu'on soit une PME ou un leader mondial, les problématiques se ressemblent“, pointe Patrick Rahali.
Sonepar s'appuie sur M3
Leader mondial de la distribution de matériel électrique et de solutions techniques pour les professionnels de l'électricité, Sonepar compte quelque 33 000 collaborateurs de par le monde, dont 6 000 en France, pour un chiffre d'affaires de 16,3 milliards d'euros en 2012. Il est représenté par 168 sociétés implantées dans 36 pays sur les cinq continents.
“À l'origine du projet, en 2007, il y avait 5 DSI en France : la direction a donc décidé de rationaliser la structure“, explique Claire-Marie Reveau, responsable des études métier chez Sonepar. “Nous avons souhaité uniformiser les données et disposer d'un système évolutif en mettant en place un SI unique. Comme la performance de l'une des sociétés du groupe se distinguait de celle des autres, nous avons envisagé d'étendre l'usage de l'outil qu'elle utilisait aux quelque 5 800 utilisateurs concernés en France“, poursuit-elle. “Il s'agit de Movex (ancien nom de M3 de Lawson, éditeur racheté depuis par Infor NdlR)” C'est ainsi que toutes les sociétés du groupe passent progressivement sous M3, la plus récente, qui utilisait initialement SAP, datant de 2011. Mais les déploiements sont toujours en cours.
La direction a pourtant fait le choix d'une stratégie “best-of-breed” : c'est pourquoi différentes solutions logicielles cohabitent toujours dans les SI de Sonepar. Ainsi, la gestion et le réapprovisionnement des entrepôts sont assurés par Infolog GE. Mais c'est bien M3 qui gère les commandes. Dans ce contexte, “l'intégration applicative était un enjeu majeur“, commente Claire-Marie Reveau, qui précise que la BI est aujourd'hui déployée en même temps que M3 et que le bénéfice de cette démarche est immédiat.
Parmi les autres bénéfices de la rationalisation entreprise et de la généralisation de l'utilisation de M3, elle cite l'harmonisation des données, notamment des tarifs fournisseurs, un accroissement de la productivité et la valorisation de certaines tâches répétitives. “La disponibilité des données en quasi-temps réel constitue une vraie valeur ajoutée“, souligne-t-elle. À noter que, comme toute l'infrastructure interne a évolué en parallèle, l'espace de travail de tous les collaborateurs s'en est vu considérablement modifié et amélioré.
Benoît Herr
Source et article complet : www.erp-infos.com