Les syndicats de SFR se félicitent du jugement rendu le 21 septembre par le Tribunal judiciaire de Paris. Il estime que la réouverture de la procédure de consultation pour un plan de départs volontaires, qui menace près de 1700 emplois, n’est pas bien conduit par SFR.
« Cette décision condamne la déloyauté de la Direction, ainsi que l’absence de justification économique du plan de départs volontaires qui menace près de 2000 emplois » explique le syndicat Cfdt. « L’argument de la Direction tiré de difficultés économiques et de la détérioration de sa situation suite à la crise de la Covid-19 pour justifier de la réouverture de la procédure de consultation sur les orientations stratégiques n’est donc pas justifié. » Ce nouveau plan social (PSE) – le troisième depuis 2012 – représente cette fois-ci environ 20% des effectifs de SFR (Altice).
Une approche déloyale ?
Le Tribunal n’apprécie pas que le projet de SFR visant à supprimer 1700 emplois, sur la base du volontariat principalement, surviennent avant que les salariés aient pu exprimer leur volontariat. L‘opérateur avait élaboré son PSE dès 2020, alors qu’un accord de protection de l’emploi courait jusqu’au 31 décembre 2020. De plus, aucune suppression de postes n’avait été évoquée par SFR lors de la procédure de consultation actionnée en 2020 sur ses orientations stratégiques.
Les syndicats de SFR demandent maintenant à la DRIEETS (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) d’intégrer cette décision de justice dans le cadre de l’examen en cours de ce plan et à ne pas l’homologuer.
La grogne ne faiblit donc pas chez SFR, quelques mois après l’annonce au printemps par le deuxième opérateur télécoms français de son vaste plan social. Au départ, il ciblait 1700 départs volontaires, dont 400 dans son réseau de boutiques, chiffres auxquels il faut ajouter 300 emplois vacants qui ne seront finalement pas pourvus.
SFR prévoit de sous-traiter davantage de services à des intégrateurs IT
Beaucoup de techniciens, provenant de son rachat de l’intégrateur réseaux Arche Telindus notamment, risquent de payer un lourd tribut au PSE de SFR. En effet, les organisations syndicales estime que les coupes de SFR dans les services IT, au profit de prestataires externes, pourrait lui faire perdre des contrats et son rôle d’Opérateur d’Importance Vitale (OIV).
Ils s’inquiètent aussi de la disparition possible de l’équipe qui contrôle les raccordements Fibre, avec des conséquences désastreuses sur la qualité du service à l’heure du déploiement de la 5G et de la Fibre. SFR fait déjà partie des opérateurs télécoms pointés du doigt, par certaines autorités publiques notamment, pour la faible qualité parfois de ses installations fibre, sous-traitées pour la plupart. SFR a déjà perdu quelques clients importants depuis deux ans, suite notamment à la perte d’un appel d’offre à l’Ugap, une centrale d’achat du secteur public, au profit de SCC et de Nomios.