C’est l’une des conséquences de la crise sanitaire et de son corollaire de nouvelles formes de travail, certains salariés étant en télétravail et d’autres au bureau : les compétences « hybrides » redessinent la demande de recrutement des entreprises en France, selon le cabinet de recrutement Robert Half.
Le nouveau rapport Tendances du recrutement de Robert Half, réalisé en partenariat avec Burning Glass, met en lumière la hausse de la demande des employeurs en nouvelles compétences « hybrides » en France. Il révèle une transition évidente dans les compétences demandées face à l’adoption des nouvelles technologies et aux changements économiques des premiers mois de la pandémie de Covid-19. “La transition au télétravail alimente les attentes des entreprises en nouvelles compétences « hybrides ». Pour certains postes, la demande a quasiment été multipliée par quatre (+ 292 %) pendant les premiers mois de la pandémie », chiffre le cabinet.
Alors que les équipes hybrides (certains salariés en télétravail et d’autres au bureau) sont désormais considérées comme un élément établi de l’organisation du travail par 87 % des dirigeants français interrogés par Robert Half, les offres d’emploi évoluent pour exiger à la fois des compétences plus axées sur l’humain pour des postes techniques et, inversement, des compétences plus techniques et de manipulation des données pour des postes qui l’exigeaient moins jusqu’ici, dans les fonctions administratives ou marketing par exemple.
« Bien qu’elles aient toujours été recherchées, les compétences « hybrides », combinant « hard skills » et « soft skills », sont beaucoup plus demandées depuis le début de la pandémie », commente Sabrina Deboever, Associate Director chez Robert Half.
“Pour les directeurs généraux que nous avons interrogés, la gestion des talents (49 %), l’identification de nouvelles opportunités de développement (46 %) et l’investissement dans les nouvelles technologies (45 %) seront trois grandes priorités des entreprises au premier semestre 2021. Ces enjeux concomitants façonnent les stratégies de reprise de nombreuses entreprises et se traduisent directement dans des descriptions de postes d’un genre nouveau et des ensembles de compétences en évolution. A l’instar du télétravail, cette demande en nouvelles compétences hybrides est susceptible de s’imposer de manière permanente dans les entreprises ».
Prise en compte du client et de l’équipe pour les postes dans l’IT
Sur la base des analyses de descriptions de poste d’offres d’emploi publiées en ligne, le rapport présente des exemples de compétences hybrides à travers tous les secteurs d’activité et pour des métiers spécifiques demandés.
Ainsi, dans le secteur de l’IT et du digital, les analyses révèlent que les compétences techniques doivent être accompagnées de compétences orientées client et équipe, par exemple pour « établir une relation client », « assurer le suivi client », « diriger une équipe » et « gérer les ressources humaines ».
Le rapport note que la demande d’administrateurs système capables d’assurer la satisfaction des clients a augmenté de 214 %. Celle de développeurs de logiciels aptes à construire une équipe de 142 % et celle de programmeurs d’applications capables de diriger une équipe de 96 %.
Hors IT, des compétences techniques exigées
Hors du domaine du digital ce sont les compétences IT que les entreprises réclament. A titre d’exemple, dans l’assistanat, elles demandent des assistants administratifs et de direction ayant des compétences en analyse business (+15 %) ou pensant de manière analytique (+ 104 %). Dans le juridique, elles ont besoin notamment de directeurs juridiques experts en matière de reporting / analyse (+ 69 %) ou de juristes compétents en matière de gestion de bases de données (+ 292 %).
*L’enquête a été réalisée en ligne auprès de 1 500 dirigeants au cours du mois de novembre 2020. Celle-ci incluait 300 sondés en France, en Belgique, au Brésil, en Allemagne et au Royaume-Uni. Des directeurs généraux, des directeurs financiers et des directeurs informatiques en charge du recrutement au sein de petites (50 à 249 salariés), moyennes (250 à 499 salariés) et grandes entreprises (plus de 500 salariés) publiques, privées et cotées en bourse figurent au nombre des personnes interrogées.