Capgemini reste le leader incontesté des SSII selon la nouvelle étude annuelle sur les SSII françaises du cabinet d’études PAC. L’intégrateur Orange Business Services entre à la 3e place de son Top 10, devant Accenture.
Après une année 2020 particulière, le marché français des services IT a enregistré un rebond en 2021, avec un premier trimestre en demi-teinte, un deuxième qui s’améliore et une fin d’année « en trombe » selon le cabinet d’études PAC. Il note aussi qu’un phénomène de concentration est venue intensifier le problème de disponibilité des ressources dans un contexte de recrutement déjà tendu.
Capgemini reste le leader incontesté des SSII en France et en Europe
Avec un chiffre d’affaires 2021 de 3,39 Md€, Capgemini reste le leader incontesté des sociétés de services IT françaises. La SSII caracole toujours en tête (+11 % de croissance),très loin devant sa principale rivale, Sopra-Steria (1,96 Md€) ; surtout depuis l’intégration en avril 2020 d’Altran, société de conseil en technologies IT dont PAC a comptabilisé cette fois-ci l’ensemble du revenu réalisé en 2021, contre 9 mois en 2020. « La croissance organique de Capgemini est toutefois restée impressionnante et bien au-dessus du marché en 2021 », précise Vincent Malka, le consultant principal de PAC.
Sopra Steria, la deuxième SSII du classement de PAC, boucle également 2021 en forte croissance (+9%), en dehors de Sopra Banking qui a plutôt souffert, et grâce notamment à des prestations de services autour de ses logiciels maison.
Orange prend la troisième place du podium
Orange prend la troisième place du podium grâce à la combinaison du chiffre d’affaires (1,6 Md€) de deux de ses entités d’intégration IT :Orange Business Services et Orange Cyberdéfense. Ce faisant, il devance légèrement le cabinet de conseil américain Accenture (1,55 Md€), qui a pourtant réalisé lui aussi des acquisitions et une croissance similaire (+6%) en France.
Selon Vincent Malka, « Avec un positionnement restant atypique et différenciateur, Orange a réussi depuis deux ans à mieux orchestrer l’ensemble de ses expertises autour d’une proposition de valeur commune plus globale et à l’exécuter sur des projets de référence couplant ses services télécoms avancés (connectivité, accessibilité, sécurité), ses services d’infrastructures multi-cloud hybrides et toutes les expertises propres au développement du digital : data, IoT, cloud, etc. »
Atos se maintient à la 4e place
Malgré ses problèmes financiers et organisationnels récurrents, Atos parvient à sauver sa 4e place et à s’offrir une croissance de 3 % de son chiffre d’affaires (1,48 Md€). Pourra-t-elle maintenir cette dynamique en 2022 alors qu’une scission, voire la vente de certaines activités sont à l’étude ? Cela permettrait-il à la société américaine CGI (1 Md€) de s’emparer de cette 4e place ?
A souligner la belle performance d’IBM, qui réalise un chiffre d’affaires de 750 M€ malgré la scission de ses activités en Europe, et surtout d’Inetum, SSII française qui talonne Big Blue désormais avec ses 745 M€ de CA (+2%).
Une performance insatisfaisante pour Kyndryl et DXC Technology
En revanche, Kyndryl, le spin-off d’IBM IGS dans les services d’infogérance, a vu son chiffre d’affaires reculer de 4 % à 856 M€ dans sa période de transition et de montée en charge. Autre société de services IT américaine en net recul, DXC Technology, dont le chiffre d’affaires a plongé lui de 11 % en 2021 selon PAC. Rappelons qu’Atos avait envisagé, avant d’abandonner le projet en 2021, de racheter cette société de services IT issue en mai 2016 de la fusion entre CSC et l’ex-division Services de HP Entreprises.
2021 aura été une meilleure année pour les SSII que 2020
Au final, 2021 aura été une meilleure année pour les SSII que 2020, année de démarrage de la pandémie Covid-19. Selon PAC, les résultats financiers du Top 10 des sociétés de services IT en France se situent au-dessus de ceux des autres acteurs IT en général, avec une croissance de 5,1 %, contre 4,6 % globalement.
« Cet écart s’explique par le nouveau « tour de vis » imposé par un recours marqué à des approches de massification qui ont eu lieu après la crise du Covid afin d’essayer d’optimiser les budgets IT et aussi sur le fait que les entreprises utilisatrices ont lancé de gros projets de transformation accessibles principalement aux grands fournisseurs », expliquent Vincent Malka, consultant principal de PAC. « Pour autant, les fournisseurs de tailles moins importantes tirent aussi leur épingle du jeu portées par des PME et ETI qui « sont de plus en plus actives et parties prenantes dans la digitalisation et ont de ce fait également des besoins importants. »
Malgré les incertitudes géopolitiques actuelles qui pèsent sur les indicateurs économiques de la France (et, au-delà de l’Europe), PAC n’observe pas, dit-il, « pour l’instant », d’impact significatif sur le marché des services en 2022. Selon le cabinet, toutes les ESN sont dans « une très bonne dynamique », « meilleure que 2021 ». Il existe cependant un frein à leur croissance, note-t-il : la pénurie de ressources.