(AFP) – Le télétravail a progressé en 2018 dans le secteur privé, où 29 % des salariés l’ont pratiqué de façon occasionnelle ou régulière, contre 25 % en 2017, selon une étude Ifop pour Malakoff Médéric Humanis publiée mercredi.
En moyenne, ces salariés ont télétravaillé 7 jours par mois et “presque huit sur dix sont satisfaits ou très satisfaits de leur pratique du télétravail”, a souligné Anne-Sophie Godon, directrice innovation de Malakoff Médéric Humanis, lors d’une conférence de presse.
Le domicile “reste le lieu prépondérant” où s’exerce le télétravail (92% des télétravailleurs), a-t-elle précisé. Mais les salariés peuvent aussi le pratiquer dans “un tiers lieu” (21% y ont recours), comme un café ou un espace de travail partagé. Leur entreprise peut aussi leur permettre de télétravailler dans un “bureau satellite” (35%), c’est-à-dire dans un autre site de la même société.
Plus de cinq télétravailleurs sur dix sont des cadres
Le télétravail est développé “surtout dans les plus grandes entreprises”, a relevé Mme Godon. Ainsi près de la moitié (49%) des télétravailleurs sont employés dans des sociétés de plus de 1 000 salariés. Les ordonnances de l’automne 2017, qui ont réformé le Code du travail et simplifié le recours au télétravail, “sont plutôt une incitation à étendre le télétravail” là où “il existait” déjà, a-t-elle ajouté.
Plus de cinq télétravailleurs sur dix (51%) sont des cadres, quasiment tous (97%) sont en CDI, 45% sont âgés de 35 à 49 ans, et plus de trois sur dix (34%) vivent en Ile-de-France.
Réduire ou supprimer les trajets entre domicile et lieu de travail
Pourquoi demander à télétravailler? D’abord pour “réduire ou supprimer” les trajets entre le domicile et le lieu de travail, répondent plus de la moitié des télétravailleurs (54%). “Comme l’an dernier”, le temps consacré au transport est le premier sujet de motivation, a souligné Mme Godon. Neuf télétravailleurs sur dix disent avoir gagné “une plus grande
autonomie” (90%) et une meilleure efficacité (89%). Autres grands bénéfices: “un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle” (85%) et une diminution de la fatigue (85%).
Mais, paradoxalement, six télétravailleurs sur dix déplorent “une difficulté à séparer les temps relevant de la vie privée” et ceux de l’activité professionnelle, selon l’étude. Et plus de la moitié s’inquiètent pour leur santé psychologique (54%), avec notamment des craintes d’isolement.
Cette étude a été réalisée en ligne, du 30 novembre au 11 décembre 2018, auprès d’un échantillon de 1 604 salariés, dont 581 managers, représentatif de la population active salariée du secteur privé travaillant dans des entreprises d’au moins 10 salariés.