La Cour des comptes vient de rendre public un rapport sur “le télétravail dans la fonction publique après la crise sanitaire”. Dans ce premier bilan, elle estime que le télétravail peut devenir un outil au service des usagers.
Ce rapport publié le 22 novembre analyse les récentes évolutions du télétravail, ainsi que les points d’attention soulevés par son déploiement pour maintenir la qualité du service public. La Cour des comptes y relève aussi l’opportunité offerte par le télétravail pour améliorer le service aux usagers.
Les écueils de la massification du télétravail
Pour la Cour des comptes, en raison du déploiement rapide du télétravail à la sortie de la crise sanitaire, “la réflexion d’ensemble a été et demeure insuffisante”. Elle relève aussi que la possibilité de 3 jours de télétravail par semaine “n’est envisageable que si les employeurs publics s’assurent préalablement avec une grande vigilance du maintien du niveau de service, voire de son amélioration“.
Ce que la Cour qualifie de “massification du télétravail dans la fonction publique” soulève à ses yeux deux défis : s’assurer que le télétravail ne dégrade pas la productivité globale de des services – le sujet est “en débat en l’absence d’études faisant consensus“, souligne-t-elle – et qu’il n’altère pas l’existence indispensable des collectifs de travail. Il faut mettre en place des modalités de contrôle opérantes des agents en télétravail pour garantir la productivité des télétravailleurs, mais aussi l’équité avec les non télétravailleurs, recommande-t-elle .
“Le développement réussi du télétravail implique que, désormais, les employeurs publics s’inscrivent davantage dans une approche globale et systémique“, appuie-t-elle.
Le télétravail pour rénover l’offre publique de services aux usagers
La Cour des comptes voit aussi dans le télétravail la possibilité d’améliorer les services offerts aux usagers. “Cette dimension a été insuffisamment prise en compte“. Le télétravail pourrait servir de levier pour élargir les plages de contact des usagers avec l’administration, avec en particulier une offre de contact par visioconférence, en complément de l’accueil physique et téléphonique, “limitant les effets parfois dénoncés de la dématérialisation des procédures“.
Des outils sécurisés et souverains
Pour un télétravail réussi, la Cour produit une liste de recommandations, notamment en ce qui concerne les outils. Elle suggère ainsi de “promouvoir la diffusion d’un outil de visioconférence souverain utilisable par tous les services de l’État et offrant un confort d’utilisation équivalent aux outils accessibles au grand public“.
Elle conseille également de “tenir à jour la liste des outils numériques répondant aux normes de sécurité requises et en promouvoir l’usage“.