Destiné à améliorer le taux de complétion des formations aux métiers de la fibre, ce dispositif, déjà activé, devrait être inauguré officiellement dans les prochains mois.
Lors de l’Université d’été du Très Haut Débit, qui a rassemblé les acteurs de la filière Fibre aux Sables d’Olonne les 20 et 21 octobre dernier, TDF a dévoilé le dispositif Pass’Fibre, initié par sa filiale Anjou Fibre, avec le syndicat mixte ouvert Anjou Numérique*. TDF est le délégataire de service public choisi par le syndicat pour la conception, l’établissement et l’exploitation d’un réseau d’initiative publique (RIP) en fibre optique dans les zones rurales du Maine-et-Loire.
Dans le cadre de son projet « 100 % Fibre Optique », Anjou Numérique, en lien avec Anjou Fibre, a engagé une démarche en faveur de l’emploi sur le territoire départemental. Ainsi, afin de favoriser le recrutement en Maine-et-Loire dans les métiers de la fibre encore mal connus du public de personnes notamment éloignées de l’emploi ou en parcours d’insertion professionnelle, TDF a financé depuis 2018 la création de trois centres de formation : à Baugé, à Segré et à Doué-la-Fontaine où c’est un plateau technique existant de l’AFPA qui a été aménagé.
Eviter les ruptures de parcours
« Ces trois centres de formation ont été mis en place dans des zones rurales où en général l’offre d’insertion et l’offre d’emplois sont un peu plus rares, a expliqué Patricia Bodin, chargée de mission insertion chez Anjou Numérique, durant un atelier sur le thème « Infrastructures/Les dispositifs d’emploi et de formation pour préparer l’après fibre » lors de l’Université d’été. Notre objectif est d’aller chercher du public à proximité pour déployer à proximité avec les gens du territoire ». Pour autant, aujourd’hui la difficulté reste pour ses protagonistes la mobilisation des publics.
Capter les demandeurs d’emploi pour les inciter à aller découvrir les métiers de la fibre reste en effet quelque peu compliqué. Tout comme éviter les abandons en cours de formation. « Depuis 2018, nous a constaté des ruptures de parcours qui sont parfois vécues de façon très douloureuse par les élèves, a-t-elle raconté. Nous avons donc réfléchi à un outil qu’on a appelé les journées Pass’Fibre. Il s’agit d’une journée de découverte, dont le but est de permettre aux candidats potentiellement intéressés de faire un choix éclairé en découvrant concrètement ce qu’est le métier de monteur raccordeur, quelles sont les conditions de travail, l’environnement, les tâches… ».
Financé par Anjou Fibre, Pass’Fibre permet également aux « référents/mobilisateurs » (Pôle emploi, missions locales…) de mieux appréhender, durant une demi journée, le métier et l’environnement de travail d’un monteur raccordeur afin de pouvoir mieux le présenter et cibler des candidats potentiels dans leurs accompagnements.
Un agenda bouleversé par la crise
La première phase des Pass’Fibre a eu lieu de septembre à octobre. Pour les référents/mobilisateurs, 3 demi journées ont été réalisées, rassemblant 19 professionnels. Pour les candidats, 9 journées de découverte ont eu lieu avec 48 candidats présents sur 62 positionnements, soit un taux de présence de 70 %. « C’est énorme pour ce type d’action, a confié à Solutions Numériques Patricia Bodin. A la suite de cette immersion, 27 candidats ont validé et ont les aptitudes pour aller vers le métier de monteur raccordeur », souligne-t-elle. La première formation devrait démarrer fin novembre avec 11 stagiaires au centre AFPA de Doué-la-Fontaine. Les autres sont prévues fin décembre ou début 2021.
Au regard du contexte sanitaire, la seconde phase des journées Pass’Fibre a été momentanément suspendue. « Nous réfléchissons à la manière la plus sécurisante de maintenir ce dispositif, confie Patricia Bodin. A ma connaissance, l’outil n’existe pas sur d’autres territoires, ajoute-t-elle. Sa récente mise en œuvre le plaçait voici encore quelques semaines dans une phase de « stabilisation » visant à vérifier que tout le synopsis et les outils sont bien adaptés ».
* Le syndicat mixte ouvert Anjou Numérique regroupe le département du Maine-et-Loire, les communautés de communes et les communautés d’agglomération de Cholet, de Saumur et des Mauges. Il est chargé de déployer le réseau d’initiative publique en fibre optique
Auteur : Patricia Dreidemy