(AFP) – Le président du Medef Patrick Martin a considéré mardi que son organisation avait pour tâche d’aider ses adhérents à “positiver” le sujet de l’intelligence artificielle (IA), pour “ne pas passer à côté du train de l’Histoire“.
M. Martin s’exprimait en ouverture de la 11ème REF (rencontre des entrepreneurs de France) consacrée au numérique, sur le thème cette année “Dans la main de l’IA”. “On sensibilise, on propage ce sujet auprès des 190 000 entreprises adhérentes“, a-t-il fait valoir, décrivant l’attitude des adhérents du Medef face à l’IA comme “un peu à l’image de celle du grand public“, avec “d’un côté beaucoup de curiosité et d’enthousiasme et d’un autre une forme d’appréhension“. “Il est essentiel que nous éclairions autant que possible” ces derniers pour qu’ils “positivent le sujet” a-t-il dit. “La capacité que l’on aura, ou pas, à s’approprier l’intelligence artificielle et à l’exploiter dans des conditions satisfaisantes sera
complètement structurante et discriminante“, a-t-il estimé, et il ne faut pas “que la France passe à côté du train de l’Histoire“.
M. Martin, qui dirige le groupe de services aux entreprises Martin Belaysoud – 3 200 salariés, un milliard d’euros de chiffre d’affaires – a indiqué avoir lui-même pris conscience “il n’y a que 4 ou 5 ans” que son entreprise “gérait 11 milliards de données” et que cette masse était “un trésor“. Il a considéré qu’il ne faut pas, “comme trop souvent l’Union européenne le fait, vouloir tout et son contraire, à la fois être conscient que c’est un enjeu stratégique (mais aussi) corseter trop“.
De ce point de vue l’IA Act, le règlement européen adopté ce mois-ci, “est un petit peu suspect, au moment où nos concurrents américains sont en train d’accélérer d’une manière spectaculaire, avec des moyens qu’on n’a pas toujours”, a constaté M. Martin, citant aussi la Chine et l’Inde. Selon lui, “il faut qu’on trouve les bons compromis sans pour autant se
livrer à des acteurs qui ne sont pas des ennemis, mais ont de véritables stratégies de puissance en la matière“.
Il a indiqué que l’IA serait incluse dans les discussions sur le thème “Croissance et climat” que le patronat aura avec les cinq organisations syndicales représentatives. “On est tous conscients que ça va révolutionner notre société et qu’il est important qu’on anticipe autant que possible ces grandes évolutions”, a-t-il dit.