Du simple stockage des informations, l’entreprise demande aujourd’hui des outils pour savoir qui a les produites, comment et avec quelles règles s’y appliquant, ainsi que des outils d’accès et de pilotage. Entretien avec Arnaud Revert, président d’Iron Mountain France, alors que l’intégration avec son ancienne société Recall, rachetée par le leader mondial des services de conservation et de gestion de l’information, a été réalisée d’un point de vue juridique en local.
Où en est-on sur l’intégration de Recall ?
L’acquisition de Recall, au niveau mondial, a été officialisée en mai 2016 et c’est uniquement en avril 2017 qu’a été réalisée d’un point de vue juridique notre intégration en local. En mai 2016, je suis devenu président d’Iron Mountain France, alors que j’étais directeur général de Recall. J’ai eu les deux mandats jusqu’en mars 2017. Puis l’ensemble des entités ont fusionné pour s’appeler Iron Mountain France.
Avez-vous fermé des sites suite à cette fusion ?
En France, nous avons 35 sites, à la fois sur l’archivage physique et sur le stockage de bandes et de sauvegardes informatiques. Recall avait déjà opéré un plan de consolidation de ses sites et en avait fermé 7 dans les deux dernières années. De fait, quand nous avons été absorbés par Iron Mountain, il n’y avait pas de doublon d’un point de vue géographique et nous n’avons pas eu besoin de fermer de sites supplémentaires.
Comment évolue votre métier ?
Même si l’on observe une croissance des informations y compris physiques, c’est vrai que le taux est plus faible qu’il y a quelques années. Ce qui est externalisé a été filtré, épuré, donc représente moins de volume. Mais les clients confient les informations avec beaucoup plus d’exigence et de demande de finesse dans les inventaires. Avant, pour schématiser, les clients gardaient tout et externalisaient l’archivage pour gagner de la place. Ils externalisaient aussi une forme de risque. Aujourd’hui, ils nous demandent de les aider à être en conformité, à envoyer moins d’archives mais dans des sous-ensembles plus homogènes avec, par exemple, d’un côté les dossiers du personnel, de l’autre tout ce qui a trait à des contrats, à des notions de garanties, de risques. Ils nous demandent de les aider à comprendre leurs obligations. Ceci nous fait discuter avec des gens différents au sein de l’entreprise. On est ainsi de plus en plus pris en compte dans le processus d’ingénierie documentaire. Par exemple, des clients dans le domaine bancaire ou assurantiel nous consultent dès la création d’un nouveau produit, pour dessiner ensemble les workflows, les exigences réglementaires, le moment d’inventaire, d’indexation, de numérisation, de traitement électronique ou de destruction de l’information.
Cela passe-t-il davantage aujourd’hui par les Chief Data Officers ?
On commence à le ressentir, d’un point de vue business et d’un point de vue compliance. Nos clients nous demandent de les aider pour leur cahier des charges à intégrer dans leur solution les contraintes dont on a parlé, mais ils viennent aussi nous auditer pour s’assurer que leurs informations sont bien protégées chez nous. Là, effectivement, on est face au CDO ou au Chief Risk Officer.
Le logiciel prend-t-il une importance plus grande aujourd’hui pour Iron Mountain ?
Le client a accès à son inventaire, puis ajoute des briques, les deux principales étant la gouvernance de l’information et la GED, notamment à travers le partenariat avec Hyland Software et OnBase. Notre plateforme offre une cartographie des informations accessibles. Nous ne sommes pas une entreprise de logiciels, par contre le logiciel fait parti de ce que l’on vend, de ce que l’on intègre, de ce que nos clients attendent de nous. C’est la valeur ajoutée. Même la partie papier, la partie archivage physique se vend au travers d’un logiciel. La restitution d’indicateurs, le pilotage, c’est le logiciel.