La plateforme de livres numériques opérée par le géant chinois de l’Internet Tencent est parvenue à lever 1,1 milliard de dollars à l’occasion de son introduction à la Bourse de Hong Kong, où elle sera cotée la semaine prochaine, selon un média financier.
Souvent présenté comme l’équivalent chinois du “Kindle Store” de l’américain Amazon, la très populaire plateforme China Literature assure proposer en ligne presque 10 millions d’ouvrages, rédigés par quelque six millions d’auteurs. Or Tencent, qui contrôle 62 % de l’entité, avait déposé fin juin auprès de la Bourse de Hong Kong une demande de cotation pour sa filiale, et disait alors anticiper une levée de fonds d’environ 500 millions de dollars. Le succès a été bien plus éclatant qu’escompté: selon des sources proches du dossier citées mercredi par Bloomberg News, quelque 151 millions d’actions ont été émises pour un prix de 55 dollars hongkongais, dans le haut de la fourchette proposée. L’opération valoriserait donc l’entreprise à près de 50 milliards de dollars hongkongais (6,4 milliards de dollars américains, 5,5 milliards d’euros), précise Bloomberg.
Selon le document de juillet détaillant les conditions de l’introduction en Bourse, Tencent devait conserver une participation majoritaire d’au moins 50% dans China Literature. Le titre de l’entreprise doit faire ses débuts dans les échanges de la Bourse hongkongaise le 8 novembre.
Un bénéfice net de 3,9 millions d’euros l’an dernier
Opérateur de la très populaire application de messagerie téléphonique WeChat (890 millions d’usagers revendiqués fin 2016), Tencent a vu son chiffre d’affaires gonfler de 60% au 2e trimestre, grâce à l’envolée continue des revenus de ses jeux vidéos sur smartphone. Dans une moindre mesure, sa branche littéraire a également prouvé sa solidité: elle était devenue pour la première fois bénéficiaire l’an dernier, avec un profit net de 30,4 millions de yuans (3,9 millions d’euros) dégagé sur l’ensemble de 2016. China Literature devrait représenter, selon Bloomberg, la 5e plus grosse introduction d’une société technologique cette année à la Bourse de Hong Kong.
En décembre 2016, l’application chinoise de selfies Meitu avait déjà réalisé une spectaculaire cotation dans l’ex-colonie britannique, levant l’équivalent de 630 millions de dollars. De son côté, le fabricant de périphériques informatiques et accessoires pour jeux vidéo Razer cherche également à s’introduire sur la place
hongkongaise avec l’ambition d’y lever au moins 400 millions de dollars.
Tencent, un conglomérat tentaculaire dont les intérêts vont de l’e-commerce aux jeux vidéo en passant par la production de contenus vidéo, avait commencé à proposer des livres numériques dès 2004. Le groupe avait racheté en 2014 une autre plateforme d’e-books, Shanda Cloudary, et l’avait fusionné avec sa propre plateforme, China Reading, pour donner naissance au “China Literature” actuel.
Auteur : La Rédaction avec AFP