Un hacker britannique a été condamné vendredi à 20 mois de prison avec sursis par un tribunal allemand pour une vaste attaque informatique qui avait touché en novembre plus d’un million de clients de l’opérateur Deutsche Telekom.
Condamné pour “tentative de sabotage informatique”, cet homme de 29 ans, Daniel Kaye, a reconnu les faits devant le tribunal de Cologne. Il a déclaré avoir agi pour le compte d’une entreprise de télécommunication du Libéria qui voulait s’en prendre à un concurrent dans le pays. Selon la police allemande, le but de l’attaque était de prendre le contrôle de routeurs de Deutsche Telekom afin d’y intégrer des “botnets”, soit un réseau d’ordinateurs utilisés à l’insu de leurs propriétaires pour des activités illégales.
Deutsche Telekom n’était donc pas la véritable cible du hacker britannique, les routeurs de l’opérateur allemand, certes saturés par l’attaque, devant servir à attaquer la société libérienne visée. Deutsche Telekom a tout de même évalué à environ 2 millions d’euros les dégâts causés. Quelque 1,25 million de ses clients ont été affectés à l’époque par une panne.
Il est soupçonné d’autres attaques
Les autorités britanniques réclament maintenant que le jeune homme leur soit remis car il est soupçonné dans son pays d’être l’auteur d’autres attaques informatiques, selon l’agence allemande DPA. L’Allemagne, déjà victime de plusieurs attaques informatiques, prend très au sérieux les questions liées à la cybersécurité. Ses services de renseignements mettent ainsi en garde contre de possibles cyberattaques lors des législatives de septembre, à l’image de ce qui s’est produit pendant les campagnes présidentielles américaine en 2016 et française en 2017.
En 2015, le Bundestag, la chambre basse du Parlement, avait fait l’objet
d’attaques informatiques venant, selon Berlin, de Russie. Mis en cause, Moscou
a toujours démenti avoir joué le moindre rôle.
Auteur : La Rédaction avec AFP