Le Gouvernement dévoile fin novembre les lauréats de son appel à manifestation d’intérêt « Sécuriser les territoires ». Cet AMI identifie les besoins en cybersécurité des collectivités territoriales, des ports et établissements de santé. Il sera suivi d’un appel à projet qui permettra de sélectionner les entreprises qui développeront des démonstrateurs de cybersécurité.
Dans le cadre de France Relance et du 4ème Programme d’investissements d’avenir (PIA 4), le Gouvernement a lancé en 2021 une stratégie permettant d’accélérer le développement d’une filière économique française en cybersécurité.
L’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Sécuriser les territoires », s’inscrit dans cette stratégie au niveau régional et dans la stratégie nationale de cybersécurité lancée fin février pour laquelle 1 milliard d’euros a été mobilisé, dont 720 millions de financements publics.
Cet AMI, opéré par la Banque des territoires pour le compte de l’Etat dans le cadre du PIA 4, a pour objectif d’identifier les collectivités territoriales, ports et établissements de santé, qui présentaient des besoins en solutions cyber et souhaitaient héberger des prototypes appelés « démonstrateurs de cybersécurité ». Un appel à projet sera lancé prochainement pour sélectionner les entreprises qui développeront ces démonstrateurs de cybersécurité.
Six structures sélectionnées pour accueillir des démonstrateurs de cybersécurité
Les 6 lauréats couvrent l’ensemble des structures identifiées comme prioritaires : une infrastructure portuaire, une collectivité locale et quatre établissements.
GCS e-santé Bretagne : le démonstrateur portera sur les fuites de données de santé. Il visera le développement d’une solution de marquage des données aux différents stades de leurs traitements.
CHU de Caen : le démonstrateur portera sur la sécurisation des objets connectés servant aux soins à domicile. Il visera la conception d’une couche de sécurité entre des objets connectés de santé et un centre hospitalier.
CHRU de Nancy : le démonstrateur proposera une réponse aux failles présentes dans les nombreux équipements biomédicaux présents dans les hôpitaux. Il sera un système auto-apprenant basé sur de l’intelligence artificielle qui automatisera l’analyse des données et le traitement des incidents.
GCS Ametis : le démonstrateur centralisera les outils de sécurisation des établissements de santé. Il rassemblera dans un même dispositif la gestion des identités, de la surveillance cyber ainsi que des services supplémentaires tels que des audits de sécurité.
Haropa Port : le démonstrateur proposera un outil centralisant la sécurisation des multiples systèmes informatiques présents dans les ports de commerce. Le développement du démonstrateur comprendra une cartographie exhaustive des flux et des interconnexions ainsi que la mise en place d’un SOC maritime (Security Operation Center).
La Région Bretagne : le démonstrateur proposera un outil rassemblant les commandes et instruments nécessaires au pilotage de la cybersécurité pour les collectivités territoriales. Le démonstrateur centralisera la supervision, les simulations d’attaques et la sécurisation des accès critiques.
La seconde étape consistera en un appel à projets, co-construit par l’État et les lauréats. Il permettra de sélectionner les entreprises qui réaliseront ces démonstrateurs et d’en co-financer le développement. Les lauréats seront ainsi les premiers à bénéficier du surcroît de protection induit par les démonstrateurs. A l’issue de l’expérimentation, puis de leur validation, le déploiement à plus large échelle de ces solutions adaptées aux besoins spécifiques des acteurs territoriaux sera engagé.