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Le département américain de la justice accuse Google de payer des milliards pour bloquer la concurrence

Ça chauffe aux Etats-Unis pour Google en cette rentrée. Le département américain de la justice reproche au leader mondial des moteurs de recherches de débourser des sommes astronomiques pour conserver illégalement sa position dominante.

Les procès anti-trust ou concurrence déloyale contre les Gamma (Google, Amazon, Microsoft, Meta et Apple) se succèdent et se ressemblent aux Etats-Unis et ailleurs, dont l’Europe.

Le 8 septembre 2022, le puissant département américain de la justice (DOJ) a reproché au moteur de recherches, lors d’une audience préliminaire d’un procès antitrust, de débourser des milliards de dollars pour conserver, illégalement selon lui, sa position dominante aux Etats-Unis et ailleurs. Cette audience se tient dans le cadre d’un procès antitrust intenté dès octobre 2020 par le ministère de la justice contre leur client.

« Les montants versés se chiffrent en milliards »

Google arrose largement les leaders des smartphones pour que Google Search reste l’option par défaut sur leurs téléphones, dans les navigateurs et ailleurs. S’exprimant pour le DOJ, l’avocat Kenneth Dintzer estime même que les montants versés se chiffrent en milliards.

En outre, les plaignants, dont 11 des 52 Etats américains, considèrent que Google réduit injustement le trafic vers des sites concurrents plus modestes, tels que Bing, DuckDuckGo, Kayak, Booking.com, etc. L’une de ses techniques consisterait à remplir les pages de recherche avec des boîtes de réponse et des résultats sponsorisés par Google.

La plainte du DoJ porte d’ailleurs également sur les revenus publicitaires colossaux provenant de la position dominante de Google. Il estime que les annonceurs paient environ 40 milliards de dollars par an pour placer des annonces sur les résultats du moteur de recherche Google. Le célèbre moteur de recherche « partage » ces revenus publicitaires issus de son monopole avec les distributeurs en échange d’engagements à le favoriser.

« Les utilisateurs sont libres d’utiliser le moteur de recherche de leur choix »

S’exprimant à leur tour devant le juge fédéral Amit Mehta lors de cette audience, les avocats de Google ont exposé leurs défense, sous forme d’un tutoriel selon Bloomberg. Ils ont expliqué que les utilisateurs sont libres d’utiliser le moteur de recherche de leur choix sur les téléphones Android et Apple, Google est le moteur de recherche par défaut. Il n’est pas difficile de changer de moteur selon eux. Certes, mais il n’est pas inutile de rappeler que Google possède également Chrome, le navigateur Web le plus utilisé actuellement sur les terminaux IT, ainsi qu’Android, le système d’exploitation le plus populaire sur les mobiles derrière Apple IOS.

Microsoft avait déjà senti le vent du boulet antitrust en 1998

La justice américaine ne plaisante pas avec les situations de monopole jugées abusives. A la demande de son Gouvernement, elle a déjà démantelé par le passé d’autres géants de l’informatique et des télécoms (Bell Labs, etc.) au nom de la loi antitrust fédérale Sherman.

Même Microsoft a senti passé le vent du boulet en 1998 lorsque le Gouvernement américain lui avait intenté un procès anti-trust, auquel se sont joints les états de l’Arkansas, de la Floride, de la Géorgie, de l’Indiana, du Kentucky, de la Louisiane, du Mississippi, du Missouri, du Montana, de la Caroline du Sud et du Texas.