(AFP) – La Commission européenne a assuré jeudi avoir demandé des explications à Apple, accusé par l’éditeur américain de jeux vidéo Epic Games d’entraver la concurrence en l’empêchant de développer sur l’iPhone une offre d’applications alternatives.
“Nous avons demandé à Apple des explications supplémentaires à ce sujet dans le cadre du Digital Markets Act”, a déclaré une porte-parole de l’exécutif européen, en allusion au nouveau règlement sur les plateformes numériques entré en vigueur jeudi dans l’UE.
Dans le cadre de ce Règlement sur les marchés numériques – connu sous le sigle DMA -, six des plus grosses entreprises mondiales de la tech dont Apple sont obligées d’ouvrir leurs plateformes à la concurrence. Il s’agit de protéger l’émergence et la croissance de startups et d’améliorer le choix offert aux utilisateurs.
Or Mercredi Epic Games, qui édite notamment Fortnite, a annoncé avoir été empêché par Apple de proposer une boutique d’applications alternative à celle du fabricant de l’iPhone. Epic a déclaré que sa première tentative d’introduire ses propres magasins sur l’iPhone avait été rejetée. Un revers qu’Epic a qualifié de mesure de rétorsion en raison de ses nombreuses critiques publiques de la marque à la pomme. Devant la presse, Tim Sweeney, PDG d’Epic Games, a accusé les dirigeants d’Apple d'”une tentative flagrante de mettre à genoux leur principal concurrent“. Dans sa lutte de longue haleine contre Apple, M. Sweeney s’en remet désormais à cette loi européenne historique qu’est le DMA. Une autre dirigeante d’Epic s’est dit “convaincue qu’il s’agit exactement du type d’action que la DMA a été conçue pour tenter d’empêcher“.
Jeudi la porte-parole de la Commission a souligné que Bruxelles était également en train d’évaluer si l’attitude d’Apple “ne soulève pas des doutes sur leur respect” de deux autres législations de l’UE s’appliquant aux acteurs du numérique.
Epic écume les tribunaux et démarche les autorités
Epic écume les tribunaux et démarche les autorités depuis des années pour forcer Apple et Google à ouvrir leurs systèmes d’exploitation mobile, iOS et Android (installés sur l’écrasante majorité des smartphones), à des boutiques de téléchargement d’applications alternatives aux leurs. Le développeur de jeux vidéos veut aussi qu’ils cessent de prélever une commission importante sur les achats effectués par les utilisateurs (bonus, options de jeu, etc.).
Le 2 mars, Apple a fermé le compte développeur d’Epic, nécessaire pour lancer une boutique sur ses appareils. “La violation flagrante par Epic de ses obligations contractuelles envers Apple a conduit les tribunaux à déterminer qu’Apple a le droit de mettre fin (à l’activité d’Epic) à tout moment et à la seule discrétion d’Apple“, a déclaré un porte-parole d’Apple dans un courriel adressé à l’AFP.