L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), qui participe à la 12ème édition du Forum International de la Cybersécurité à Lille, a appelé au développement d’une “souveraineté européenne en matière de cybersécurité” et à la promotion, au niveau international, “des valeurs européennes pour la paix et la stabilité du cyberespace”.
« L’année 2020 marque le début d’un nouveau cycle européen. L’Europe doit être en mesure d’affirmer sa souveraineté dans le domaine cyber pour promouvoir ses valeurs en matière de paix et de stabilité du cyberespace au niveau international », a affirmé Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI.
Face à l’ampleur de la menace cyber, l’ANSSI appelle à approfondir les initiatives déjà en place dans l’UE (directive NIS, Cybersecurity Act…) et à positionner la cybersécurité comme un enjeu prioritaire de la nouvelle législature européenne. Elle souhaite faire de 2020 “l’année de l’Europe pour la cybersécurité“. Et cela passe à ses yeux par un renforcement du “développement capacitaire, de règlementation, de politique industrielle“, et d’une gouvernance “adaptée aux enjeux“.
Les administrations des Etats membres, le tissu économique, les citoyens et les institutions européennes elles-mêmes doivent renforcer leurs capacités de cybersécurité, selon l’agence. Les politiques publiques européennes sectorielles doivent, elles, passer par le déploiement d’un tissu européen d’industriels de cybersécurité de confiance.
Enfin, la gouvernance européenne doit être renforcée et favoriser davantage le partage d’expérience et la mise en réseau des acteurs. L’ANSSI évoque l’initiative Blue OLEx, qui a été “un premier pas pour établir un dialogue européen de haut niveau sur les sujets cyber” et a permis “d’identifier les domaines dans lesquels la coopération doit être renforcée pour répondre de manière concertée aux défis auxquels l’écosystème européen est confronté“.
Hier, l’ANSSI a fait sa conférence de presse, et a réalisé différentes interventions, sur sa vision du Cybersecurity Act et sur la souveraineté numérique dans un atelier intitulé « Souveraineté numérique: sans l’Europe point de salut ? ».