Pour les administrations, utiliser des ordinateurs reconditionnés présente de multiples risques de cyberattaques, alerte l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) dans un guide de bonnes pratiques paru cette semaine.
Depuis 2022, la loi anti-gaspillage impose aux acheteurs publics (État, collectivités) de recourir à 20% au moins d’ordinateurs recyclés, sauf pour ceux utilisés dans le traitement d’informations secret défense. Mais les ordinateurs reconditionnés peuvent être porteurs de risques cyber persistants difficilement détectables, capables de propager des codes malveillants ou permettre à des attaquants d’en prendre le contrôle, avertit l’Anssi. Des attaques peuvent aussi être réalisées lors du reconditionnement, par exemple par l’ajout de matériel ou codes malveillants. Ces matériels peuvent permettre “la captation de son par microphone caché ou actif en continu, la captation de vidéos et d’images par une webcam supposée éteinte ou encore d’exploiter le son émis par un disque dur ou des
ventilateurs, des émissions électromagnétiques ou une fuite d’information au
moyen d’un câble USB intégrant une antenne radiofréquence“, détaille l’Agence.
Des ordinateurs reconditionnés, d’accord, mais pour les cas d’usage les moins risqués
Les éléments de connexion, comme les ports USB, peuvent eux aussi être piégés et permettre d’injecter des commandes pour prendre le contrôle de la machine. Ainsi, l’Anssi recommande aux administrations d’utiliser les ordinateurs reconditionnés pour “les cas d’usage les moins risqués“, comme ceux qui traitent les données les moins sensibles, les postes dédiés à la formation ou le matériel de prêt. Autre risque, la cession par les administrations d’ordinateurs à des recycleurs alors que les données ne seraient pas correctement effacées. L’Agence explique ainsi les techniques pour un effacement sécurisé des données, si possible par cryptographie. Enfin, les composants de remplacement doivent être achetés neufs auprès des constructeurs et “ne pas provenir de tiers de confiance moindre tels que des sites d’achat en ligne grand public“, recommande l’Anssi.
La rédaction avec AFP