Pour le bien-être de tous, il faut repenser l’usage des mails et des réunions. Trop d’info tue l’info… et la santé mentale.
« Trop d’info tue l’info. » Ce mantra reste particulièrement d’actualité. Le phénomène de saturation de l’information est aggravé par l’émiettement des informations sur de multiples espaces partagés met en avant un sondage Ipsos pour le cabinet de conseil en transformation digitale Lecko auprès de 1 000 salariés d’entreprises de plus de 500 employés, dans le cadre de son étude Etat de l’art de la transformation interne des organisations 2023.
Dites stop aux réunions inutiles !
De plus, 59 % des salariés estiment qu’au moins la moitié des réunions, voire plus, pourraient être évitées ou raccourcies de moitié, comme le montre le tableau en une de cet article. Un résultat similaire avait été observé par une enquête OpinionWay pour Slack fin 2022.
En outre, Lecko a consolidé 2 années d’activité de 20 000 collaborateurs d’entreprises de tailles et de secteurs d’activité différents. Il en a analysé les résultats avec le cabinet de conseil et de formation en sciences cognitives Cog’X, et a émis des recommandations. L’analyse du 2e trimestre 2022 donne les résultats suivants.
10 % des salariés hyperconnectés
10 % des collaborateurs sont hyperconnectés, dont plus de la moitié pendant plus des deux tiers des jours ouvrés du trimestre. Ceux-ci sont exposés dans la durée à des risques de surcharge mentale et de fatigue, causés par une quantité excessive d’emails et de réunions, et l’absence de temps de récupération suffisants. Ce risque est avant tout systémique et structurel (inhérent a l’organisation de travail), et parfois du fait de comportements individuels d’hyperconnexion, de manque de contrôle dans la gestion de son temps.
Les profils hyperconnectés envoient globalement plus de mails, y compris en dehors de la plage horaire usuelle de travail (pourtant largement défini 8h-20h). Ils sont ainsi victimes et bourreaux (involontaires) de leurs collègues qu’ils sursollicitent, pouvant engendrer du stress et des ruminations, y compris la nuit. Ils passent également plus de temps en réunion, avec un nombre moyen de réunions deux fois supérieurs aux autres. Ils étendent les plages d’interactions, rognant sur les temps de récupération pourtant nécessaires.
Faire des pauses et se changer les idées
Lecko et Cog’X recommandent de lutter contre la fatigue mentale grâce à des pauses régulières dans la journée, pour son efficacité et son bien-être. Deuxièmement, ils soulignent que l’accumulation de fatigue et du besoin de récupération est favorisée par une charge de travail trop importante, un présentéisme accru et une faible déconnexion. Il est ainsi essentiel de s’octroyer des moments de récupération tout au long de la semaine, en s’adonnant a des activités et interactions non liées au travail. Troisièmement, ils préconisent de réduire de manière drastique le nombre de notifications que l’on reçoit quotidiennement, surtout quand cela nous empêche de terminer efficacement les taches sur lesquelles on est déja engagé.
L’effort comportemental nécessaire à la déconnexion est décuplé pour les populations hyperconnectées. Elles n’ont pas acquis la discipline nécessaire à faire des pauses et à délimiter son temps de travail, ou à résister à la tentation de lire un nouveau message.
Changer l’organisation du travail
Bien que la population hyperconnectée ne soit pas majoritaire, c’est bien souvent elle qui se rend la plus visible en étant au centre du partage d’informations, imposant la norme implicite d’une culture de l’urgence et du travail en débordement. Aussi est-il fondamental pour les organisations de venir en aide à ces collaborateurs hyperconnectés, afin de construire progressivement de nouvelles normes. Y a du boulot… à faire aux heures de travail habituelles !