Fondée en 2020 à New York par une équipe française, la jeune pousse a ouvert sa plateforme aux talents de l’Hexagone depuis fin janvier.
Wanted a été créée par les Français à l’origine de l’application de rencontres Once, vendue voilà quelques semaines au Dating Group. Jean Meyer, CEO de Wanted et fondateur d’Once qu’il a quitté en 2019 s’est entouré d’Eva Peris, ancien CMO, et de Guillaume Breux ex lead développeur.
« A un moment donné, piquer des talents à la concurrence ou aller débaucher des employés actuellement en poste devient la seule option pour trouver la bonne personne, déclare Jean Meyer pour expliquer le concept. « Et lorsque l’on est une startup ou une PME, l’emploi d’un chasseur de têtes est long et surtout très cher, alors on finit par passer des heures sur Linkedin à la recherche de la bonne personne ».
Développeurs Web, data scientists, profils marketing…
Wanted possède une base de plus de 150 000 talents « passifs » (ndlr : en poste mais à l’écoute du marché) aux Etats-Unis et compte une centaine de sociétés clientes. Pour l’essentiel, ce sont de grosses startups ayant levé plusieurs centaines de millions de dollars mais également quelques sociétés cotées comme Facebook.
« Wanted est particulièrement le choix des entreprises recrutant pour des postes de développement de produits tels que des développeur web, chef de produit ou encore des data scientist, ainsi que des postes de marketing et de vente », souligne à Solutions Numériques Eva Peris, directrice adjointe de Wanted.
Si Wanted a choisi les Etats-Unis pour se lancer, c’est pour la plus grande profondeur de marché, côté clients et côté talents. Et aussi pour sa flexibilité plus importante. « Quand on est sur le secteur du “poaching” (débauchage), les préavis de 3 à 6 mois ne sont pas nos meilleurs amis », estime Eva Peris.
L’IA pour aider à repérer les talents
« Combien demanderiez-vous pour considérer un changement de boîte ou de poste ? Plus 10 %, plus 20 % de votre salaire actuel ? ». C’est l’unique question que Wanted pose aux talents identifiés et sélectionnés. L’accès à la plateforme est gratuit pour eux. Il leur suffit de s’inscrire, d’indiquer le salaire minimum pour lequel ils sont prêts à changer de société, l’URL de leur Linkedin à jour, ainsi qu’un e-mail ou un numéro de téléphone.
« Nous avons une équipe de plus de 300 personnes qui étudie le marché à la recherche des meilleurs talents, confie Eva Peris. Nous avons aussi développé des algorithmes de machine learning qui peuvent prédire assez facilement quels talents désirent changer de boîte : pour cause de nouveau management, de stock options qui expirent, d’entreprise en perte de vitesse… ». Les firmes qui lancent des campagnes de recrutement sur Wanted s’engagent quant à elles sur un salaire annuel pour chacune de leurs offres d’emploi.
« Leurs campagnes sont basées sur des critères de connaissances, d’expérience, de localisation et de salaire minimum. Nous contactons ensuite les candidats les plus qualifiés qui correspondent à ces critères et qui ont spécifié être d’accord avec le salaire minimum proposé, explique la directrice adjointe. Libre choix aux talents de révéler alors leur profil. Les entreprises peuvent ensuite proposer des entretiens aux candidats qui ont postulé. Le tout est automatisé, et en temps réel, de sorte qu’une entreprise puisse recevoir des postulants après seulement quelques minutes ».
Wanted projette de se lancer également à Londres et à Berlin dans les prochains mois. La startup, qui a notamment réalisé une levée de fonds de 2 millions de dollars en janvier 2020t, est soutenue, entre autres, par Partech, Hoxton Ventures, Kima Ventures, Nicolas Dessaigne (CEO d’Algolia), Dominique Vidal (Partner Index Ventures) et l’un des dirigeants de Linkedin.
Patricia Dreidemy